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Le traitement antiplaquettaire doit-il être repris après une hémorragie intracérébrale ?

Scheldeman L. , Demeestere J.

Minerva 2021 Vol 20 numéro 4 pages 40 - 44


Cette étude randomisée, contrôlée, en ouvert, multicentrique, pragmatique, qui a été correctement menée, avec évaluation de l’effet effectuée en aveugle, suggère que, chez les patients qui ont fait une hémorragie intracérébrale sous traitement antiplaquettaire ou anticoagulation, le traitement antiplaquettaire peut être repris sans danger après la phase aiguë. En raison du risque élevé de biais de sélection et d’un manque de puissance de cette étude, ses résultats devront être confirmés par d’autres études randomisées contrôlées.

L’utilisation de l’algorithme YEARS utilisant trois variables du score de Wells (des signes cliniques de thrombose veineuse profonde, l’hémoptysie et la présomption d’être le diagnostic le plus probable) et le taux de D-dimères permet, pour le praticien ayant la même perception de la probabilité clinique de l’embolie pulmonaire que les auteurs de l’étude, une réduction significative du nombre d’angioTDM à réaliser, sans risque supplémentaire à 3 mois pour le patient versus un algorithme plus complet. Cette économie réduit les risques liés à l’irradiation et à l’injection de produits de contraste iodés de cet examen radiologique complémentaire.

Cette étude de cohorte non contrôlée bien conduite valide les observations faites antérieurement, à savoir qu’en cas de TVE non provoquée et sans contexte particulier (thrombophilie, cancer, etc.), on peut arrêter l’anticoagulation orale après 5 à 12 mois de traitement pour les malades de sexe féminin ayant un score HERDOO2 bas (0 ou 1) en leur faisant courir un risque de récidive considéré comme acceptable selon les standards actuels.

Cette étude prospective réalisée dans une population en majorité à haut niveau d’éducation montre l’intérêt d’une autogestion d’un traitement au long cours par AVK, autogestion qui se montre par ailleurs coût/efficace dans une synthèse récente de la littérature. Il reste à évaluer la faisabilité (y compris financière) de cette technique pour chaque patient individuel et, plus globalement, dans un contexte d’invasion par les Nouveaux Anticoagulants Oraux, tous à des prix très conséquents versus AVK.

Cette étude pronostique montre que le score CHA2DS2-VASc a une même valeur prédictive d’AVC/embolie systémique chez des patients en FA non valvulaire que chez des patients en FA présentant une lésion valvulaire non mitrale rhumatismale et non porteurs d’une valve cardiaque.

Cette étude montre qu’un test de D-dimères rapide et binaire, s’il se révèle négatif et est confirmé comme tel un mois plus tard, pourrait justifier l’arrêt d’un traitement anticoagulant après une période de 3 à 7 mois chez la femme mais non chez l’homme en cas de TEV non provoquée. Cependant, le seuil d’incidence de récidive « acceptable » est consensuel et une décision partagée de prolongation ou d’arrêt de l’anticoagulation, suivant le risque de récidive et le risque hémorragique, nous semble plus appropriée.