Revue d'Evidence-Based Medicine



Courrier des lecteurs: Substitution hormonale : la fin d’une illusion



Minerva 2003 Volume 2 Numéro 3 Page 52 - 52

Professions de santé


 

La rubrique courrier des lecteurs de Minerva est un forum ouvert au dialogue entre les lecteurs, les personnes qui analysent les articles et la rédaction. La rédaction vous invite à y participer et prend votre courrier en considération et intérêt.

 

À  la rédaction,

Je me permets de réagir à votre éditorial «Substitution hormonale : la fin d’une illusion » (Huisarts Nu (Minerva) 2002; 31 (7) : 358-61).

 

À mon avis, la substitution hormonale n’est pas encore définitivement la fin d’une illusion. Pour illustrer mon avis, je vous adresse en annexe un diaporama et des études scientifiques qui ont été publiées dans des revues de prestige. Ces études montrent que tous les progestatifs ne sont pas équivalents à ceux employés dans des études prospectives randomisées (HERS I ET II,WHI, EVTET, ERA, …) et en quoi la voie d’administration pourrait être importante dans le rapport coût/bénéfices de la substitution hormonale. Nous acquiesçons tout à fait à l’affirmation qui « il est important qu’une étude clinique expérimentale fasse la clarté rapidement sur les réelles ou dangereuses illusions ». Il existe cependant quelques études intéressantes (« pas la moindre…» ???) qui démontrent les différences entre œstrogènes, progestatifs et les diverses voies d’administration. Merci de les consulter en annexe.

 

P. Piette, biologiste clinique

Clinique Antoine Depage

Directeur médical et scientifique de Besins International Belgium

 

Réponse de la rédaction

 

Cher Confrère,

Au nom de la rédaction, je vous remercie cordialement pour votre réaction. L’éditorial auquel vous faites référence fait suite à la tempête de publications de commentaires rédactionnels qui, partout dans le monde, ont été diffusés en réaction à la publication de l’étude «Women’s Health Initiative ». L’aspect perturbant de cette étude reste le fait que les chercheurs espéraient des résultats favorables qui, finalement, se sont avérés négatifs. Ces résultats ont été précédés d’études principalement d’observation et de quelques RCTs, mais avec des critères de jugement intermédiaires qui avaient suscité de grands espoirs (tels que la cholestérolémie, la pression artérielle, le taux de fibrinogène, etc.). Ces espoirs n’ont pas été concrétisés par les études avec des critères de jugement forts (morbidité et mortalité). La logique stricte de l’EBM précise avec raison que ce sont les seules études pouvant nous guider pour la pratique clinique. En affirmant que les autres œstrogènes, progestatifs ou une combinaison des deux, le tibolone, le raloxifène ou le tamoxifène peuvent également influencer favorablement des paramètres intermédiaires de risques déterminés trouvant ainsi une place dans la pratique clinique, on élève de nouveaux rideaux de brume, on refait la même erreur de raisonnement. Pour ce motif, nous plaidons pour une utilisation très prudente de ces produits. Nous aurons peut être, dans quelques années, de nouvelles données d’observation de RCTs avec des critères de jugement forts et cliniquement pertinents qui infirmerons les propositions de notre éditorial. Alors seulement nous pourrons affirmer avec conviction que nous disposons de médicaments qui influencent favorablement la morbidité et la mortalité des femmes après la ménopause.

 

M. Lemiengre

Courrier des lecteurs: Substitution hormonale : la fin d’une illusion



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