À tout seigneur, tout honneur : le Centre Interuniversitaire pour la formation des médecins généralistes [Interuniversitair Centrum voor Huisartsenopleiding (I.C.H.O.)] a pris l’initiative, en 1998, de réaliser une revue spécifique destinée aux jeunes médecins généralistes en formation professionnelle « Minerva ». La Wetenschappelijke Vereniging van Vlaamse Huisartsen (W.V.V.H.) a soutenu cette initiative, permettant la publication et l’envoi de cette revue avec sa propre revue Huisarts Nu. Le but était simple mais ambitieux : sélectionner aussi rapidement que possible les études pertinentes au point de vue clinique et bien structurées, les analyser et publier cette analyse avec une recommandation pour la pratique. Nous avons rapidement constaté que cette revue répondait à un besoin mais que l’I.C.H.O. ne pouvait en porter, seul, la charge financière. Le lecteur se rappelle que les pouvoirs publics sont venus à la rescousse, ce qui a permis d’étoffer la rédaction de membres des centres universitaires de médecine générale francophones. L’édition francophone, « MinervaF », voyait ainsi le jour.

La nouveauté 2004 est l’aide complémentaire de l’Agence Intermutualiste (collaboration de toutes les mutuelles) pour Minerva : ce soutien est similaire à celui observé dans les pays voisins, par exemple aux Pays Bas, pour le Diagnostisch et le Farmacotherapeutisch kompas. Le résultat est unique en Belgique : les centres académiques, les sociétés scientifiques de médecins généralistes (SSMG et WVVH), le gouvernement et les mutualités collaborent à la promotion d’une information concrète, indépendante et evidence-based pour le personnel de santé.

Actuellement, Minerva est envoyé à plus de 8 000 médecins généralistes, spécialistes et pharmaciens néerlandophones ou francophones. Nos contacts quotidiens et notre enquête ciblée nous rapportent l’enthousiasme de nombreux lecteurs. Cela nous réjouit mais nous apporte aussi des obligations : continuer à fournir une information de haute qualité de manière indépendante. Ces deux éléments entraînent la création d’une association sans but lucratif pour assurer une assise plus large à notre initiative.

Dans le domaine de la qualité de Minerva, je peux vous donner une garantie formelle. Lors de chaque comité de rédaction, je demeure étonné de la motivation et surtout du niveau de la discussion quand elle porte sur la méthodologie. Last but not least, il existe une garantie d’indépendance. Nous sommes désormais financés aussi bien par le gouvernement que par les mutuelles. Certains lecteurs plisseront ici le front. Les statuts de l’A.S.B.L. prévoient la constitution d’un comité d’avis qui apportera ses commentaires sur la manière de travailler de Minerva, tant au niveau contenu, forme que promotion. La rédaction en tiendra compte mais sans se départir de son indépendance rédactionnelle pour autant. En tant que rédacteur en chef, j’y veillerai tout particulièrement : c’est une « conditio sine qua non » de fonctionnement de la rédaction. Nous devons cela à nos lecteurs. Cette indépendance se positionne également par rapport à l’industrie pharmaceutique. Les membres de la rédaction signent un document qui garantit leur indépendance. Plusieurs éditoriaux relatifs à ce sujet sont déjà parus dans Minerva, et le prochain numéro le rappellera encore. En cinq ans, Minerva est passé d’une revue naissante à une revue adulte pour l’evidence-based medicine dont il n’est plus possible de faire abstraction auprès des médecins et des pharmaciens.

Le budget total disponible en Belgique pour une information indépendante est certainement trop pauvre. Les médecins et pharmaciens peuvent cependant disposer maintenant de quelques sources importantes : le Répertoire Commenté des Médicaments, les Folia Pharmacotherapeutica, les fiches de Transparence et les Recommandations de Bonne Pratique. Minerva a certainement également sa place dans cette offre. Etant donné que l’enthousiasme de la rédaction est actuellement reflété par celui du lecteur, que nous sommes sou-tenus par les acteurs importants dans le domaine médical, l’avenir de Minerva semble assuré. Merci à chacun et à chaque organisation qui nous soutient. Une ovation debout à tous les membres de la rédaction et au secrétariat.

M. De Meyere, Rédacteur en chef