Revue Minerva volume 22 numéro 8 octobre 2023
L’infection par le SARS-CoV-2 confère-t-elle une protection contre une réinfection ?
Page 176 - 178
Michiels B.
Cette revue systématique actualisée, qui a été menée correctement, montre que le degré de protection contre la réinfection par le SARS-CoV-2 après une primo-infection par un variant pré-Omicron est élevé, mais diminue avec le temps. La protection est plus faible contre la réinfection par un variant Omicron. De plus, la protection contre la réinfection avec des sous-variants Omicron est plus élevée après une primo-infection avec un variant Omicron qu’avec les variants pré-Omicron. Pour tous les variants, la protection conférée par une primo-infection est robuste contre l’hospitalisation et contre le décès.
Y a-t-il une association entre la consommation d’aliments ultratransformés et le déclin cognitif ?
Page 180 - 183
Van Den Broecke N.
Cette vaste étude de cohorte prospective multicentrique, menée auprès de fonctionnaires brésiliens, suggère que la consommation d’aliments ultratransformés est, dans une certaine mesure, associée à un déclin plus rapide des fonctions cognitives, après correction pour tenir compte d’importants facteurs de confusion sociodémographiques, cliniques et en rapport avec le mode de vie. Dans l’attente d’études correctement menées d’un point de vue méthodologique dans un contexte européen, il convient de déconseiller la consommation d’aliments ultratransformés en quantité importante.
Quelle est l’efficacité des interventions comportementales visant le contrôle du poids chez les adultes en première ligne ?
Page 184 - 187
Piessens V.
Cette revue systématique avec méta-analyse de RCTs montre que les interventions relatives au mode de vie qui sont proposées dans la pratique de première ligne peuvent conduire à une perte de poids à un an, limitée mais statistiquement significative. L’intervention doit être intensive, avec au moins 12 contacts, et les patients doivent être motivés pour effectivement suivre le programme. L’effet diminue avec le temps, mais reste statistiquement significatif pendant deux ans. Cette synthèse méthodique est de qualité modérée ; ses résultats sont similaires à ceux des précédentes méta-analyses portant sur cette question.
Réduction du stress par la pleine conscience comme traitement de la migraine ?
Page 188 - 192
Stas P.
Cette étude randomisée contrôlée, à deux bras, menée en double aveugle, qui a été correctement menée d’un point de vue méthodologique, ne montre aucun effet de la réduction du stress par la pleine conscience sur le nombre de jours de migraine chez les adultes souffrant de migraine, par rapport à un groupe témoin ayant reçu une éducation concernant les maux de tête. Après 36 semaines, une amélioration a néanmoins été observée dans les critères de jugement secondaires, tels que l’invalidité, la qualité de vie, l’autonomie, la dramatisation de la douleur et les symptômes dépressifs. La douleur induite expérimentalement a également été jugée moins intense et moins désagréable. Ces critères de jugement peuvent être considérés comme plus pertinents pour l’effet de la pleine conscience en cas de migraine. Il est donc certainement utile de poursuivre la recherche en privilégiant ces critères de jugement.
Les études cas-témoins à tests négatifs
Page 193 - 195
Michiels B.
Pour que les résultats obtenus avec les études cas-témoins à tests négatifs prospectives observationnelles puissent être considérés comme fiables et extrapolables, il est nécessaire de bien définir le syndrome clinique et d’utiliser un test spécifique ; il faut aussi que la décision de tester ne dépende pas du statut vaccinal et que l’on surveille suffisamment de facteurs de confusion importants. Ces études ne permettent de se prononcer que sur une affection symptomatique pour laquelle le patient a consulté un médecin et a été pris en charge.