Resultats par auteur


Denis B.
médecin généraliste, ancien formateur au CEBAM (Centre Cochrane Belge)
3 article(s) - 4 analyse(s) brève(s)


Cette étude de petite taille mais de bonne qualité méthodologique montre la supériorité à court terme d’un traitement kiné de revalidation par réentrainement physique sur un traitement kiné classique en ce qui concerne l’amélioration de la dyspnée chez les patients souffrant de covid long suite à un épisode de covid-19 sévère. Elle ne montre cependant pas de plus grande amélioration de leur qualité de vie.

Les auteurs de l’étude COVID-OUT, d’excellente qualité méthodologique, concluent à l’efficacité de l’usage préventif de la metformine chez les adultes obèses ou en surpoids atteints de covid-19 en vue d’éviter l’apparition d’un covid long. De sérieuses réserves concernant l’analyse des résultats et leur interprétation mettent en doute cette conclusion ou la rendent prématurée. Il est nécessaire de mener une nouvelle étude portant sur la survenue d’un covid long comme critère de jugement principal, utilisant une définition précise et standardisée du covid long.

Place de la revalidation pulmonaire chez les patients atteints de covid-19

Denis B.

Minerva 2023 Vol 22 numéro 3 pages 58 - 61


Cette revue systématique montre une efficacité à court terme de la revalidation pulmonaire sur la tolérance à l’effort, la fatigue et la dyspnée chez les patients atteints de covid-19, sans amélioration de leur qualité de vie. Ses limitations méthodologiques ainsi que le haut risque de bais des études sur lesquelles elle repose dégradent fortement la validité de ses conclusions. Celles-ci doivent être confirmées par des études menées plus rigoureusement sur davantage de patients et comportant un suivi des patients à distance de l’intervention. En ce qui concerne les patients atteints de covid-19 aigu il manque des études évaluant l’efficacité de le revalidation sur base de critères de jugement cliniques forts.

Cette revue systématique de bonne qualité méthodologique montre l’absence d’efficacité de l’azithromycine dans le traitement du covid-19, avec une plus grande certitude pour les patients hospitalisés que pour les patients traités en ambulatoire. Ces conclusions sont néanmoins limitées par son caractère probablement éphémère : le nombre d’études sur lesquelles elle s’appuie (11 RCTs) est largement inférieur au nombre d’études en cours ou terminées mais non encore publiées qu’elle a répertoriées (34 RCTs). La méta-analyse pointe par ailleurs la quasi-absence de recherche clinique sur l’efficacité d’autres antibiotiques que l’azithromycine dans le traitement de cette affection ou portant sur l’usage prophylactique des antibiotiques contre le covid-19.

Cette étude de bonne facture méthodologique ne montre aucune efficacité de la colchicine chez les patients covid-19 traités en ambulatoire et à risque de développer une forme sévère. Elle suggère tout au plus la possibilité d’une réduction modeste et imprécise du taux d’hospitalisation chez ceux dont le diagnostic est confirmé par PCR, sur base d’une analyse secondaire potentiellement biaisée et utilisant un critère de jugement composite inadapté.

L’intérêt de cette revue systématique réside surtout dans son inventaire descriptif, détaillé et critique, des données disponibles sur l’effet de l’hydroxychloroquine chez les patients covid-19, dans la mise en évidence du peu d’études randomisées de qualité à ce sujet et dans la discussion approfondie sur les effets arythmogènes de l’HCQ (les auteurs sont intensivistes). Mais elle est d’un intérêt limité pour la pratique clinique : elle suggère prudemment que l’HCQ pourrait ne pas être efficace dans le traitement des patients covid-19 hospitalisés ni dans celui des cas-contact et conclut à la nécessité de ne continuer à traiter ces patients que dans le cadre de nouvelles études randomisées de bonne qualité. Elle n’apporte pas non plus de données sur l’efficacité de l’administration précoce d’HCQ aux patients non hospitalisés qui représentent la grande majorité des patients covid-19 suivis en première ligne de soins. La saga de l’hydroxychloroquine semble donc enfin se terminer et il faut se demander s’il n’est pas temps d’arrêter de mobiliser encore des ressources dans de nouvelles études évaluant son efficacité dans le traitement du covid-19. Il est interpellant de constater l’abondance de méta-analyses (une trentaine !) publiées en moins d’un an à ce sujet en contraste avec le nombre modeste de RCTs qui les alimentent. Beaucoup d’entre elles sont redondantes ou de faible qualité méthodologique et biaisées, au risque de semer la confusion chez les cliniciens plutôt que de les éclairer sur les décisions à prendre dans leur pratique.

Cette étude non randomisée relative à l’intérêt de l’hydroxychloroquine chez des patients covid-19 confirmés et hospitalisés montre des résultats spectaculaires mais sa conception et son analyse sont entachées de nombreux problèmes méthodologiques limitant fortement leur validité.