Resultats par mot-clé : 'hospitalisation'


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Les résultats de cette étude multicentrique, randomisée, en double aveugle et contrôlée par placebo suggèrent que chez les patients atteints d'une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, en surpoids ou obèses, pourraient bénéficier du sémaglutide, (moins d’évènements cardiovasculaires majeurs, moins d’insuffisance cardiaque, moins de mortalité cardiovasculaire et de mortalité toutes causes confondues) chez les patients avec et sans insuffisance cardiaque clinique, quel que soit le sous-type d'insuffisance cardiaque clinique ». Le profil de sécurité et les taux d'arrêt du sémaglutide étaient similaires chez les patients avec et sans antécédents d'insuffisance cardiaque, ainsi que pour tous les sous-types d'insuffisance cardiaque, ce qui conforte le rapport bénéfice/risque favorable du sémaglutide dans ces groupes de patients.

Que penser du D-mannose dans la prévention des récidives d’infections urinaires ?

Laekeman G.

Minerva 2025 Vol 24 numéro 6 pages 126 - 129


Cette étude randomisée contrôlée, menée en double aveugle, ne montre pas, sur une période de 6 mois, d’effet protecteur d’un apport oral quotidien de 2 g de D-mannose, par comparaison avec 2 g de fructose, chez des femmes d’un âge médian de 61 ans (écart interquartile 46 à 73 ans) sujettes à des infections urinaires récurrentes. Le choix pragmatique d’une observance limitée et le choix du fructose comme comparateur ont peut-être exercé une influence négative sur le résultat.

Cette étude observationnelle avec analyse des doubles différences montre qu’une intervention à plusieurs composantes d’une durée d’un an est efficace pour réduire l’utilisation des IPP sans effets indésirables significatifs en termes de critères de jugement cliniques. Cependant, la possibilité d’une généralisation est limitée, notamment en raison de la spécificité de la population étudiée, composée de vétérans âgés de sexe masculin. On ne sait pas dans quelle mesure le passage des patients aux IPP en vente libre exercerait une influence sur les résultats. Les recherches futures doivent se concentrer sur l’optimisation du groupe cible et sur l’évaluation des conséquences non souhaitées, de manière à garantir un succès durable.

Cette synthèse méthodique Cochrane avec méta-analyse, de bonne qualité méthodologique, a comparé l’effet d’une faible dose de thiazide ou de diurétique de type thiazidique comme traitement de premier choix de l’hypertension artérielle à celui d’autres classes de médicaments antihypertenseurs comme traitement de première intention. Aucune différence n’a pu être montrée en termes de mortalité globale. Une faible dose de thiazide ou de diurétique de type thiazidique était cependant associée à moins d’événements cardiovasculaires et nécessitait moins souvent l’arrêt du traitement à cause d’effets indésirables. Cette étude ne permet pas de savoir si ces résultats peuvent être généralisés aux patients atteints de comorbidité. La plupart des études incluses présentaient un risque élevé de biais dans un ou plusieurs domaines, notamment en raison du fait que le promoteur était une entreprise pharmaceutique.

Cette RCT correctement menée en ouvert auprès d’une large population chinoise montre que l’intensification du traitement de l’hypertension artérielle jusqu’à une valeur cible de pression artérielle systolique < 120 mmHg chez les personnes hypertendues à risque cardiovasculaire élevé permet d’obtenir des gains statistiquement significatifs en termes de prévention d’un critère d’évaluation composite combinant infarctus du myocarde, AVC, revascularisation coronaire ou non coronaire, mortalité cardiovasculaire, hospitalisation et soins d’urgence pour insuffisance cardiaque. La diminution est toutefois moins importante que prévu, et, en raison d’un manque de puissance, il n’est pas possible de se prononcer à propos de l’effet sur les composantes individuelles du critère de jugement principal, ni de se prononcer à propos de l’incidence des effets indésirables (graves) à long terme. Des recherches supplémentaires sont donc certainement nécessaires pour peser plus précisément les avantages et les inconvénients d’une valeur cible abaissée.

Cette synthèse méthodique d’essai contrôlé randomisés avec méta-analyse est de qualité méthodologique suffisante bien que basée sur des études originales présentant une certaine hétérogénéité du fait de la population complexe étudiée et de la multitude des interventions possibles. Elle examine l’efficacité des interventions préventives en soins de santé primaires, chez les patients de minimum 65 ans, en termes de diminution des admissions à l’hôpital, de l’amélioration des capacités fonctionnelles et de la qualité de vie. Les interventions de préventions basées sur un changement de cadre favorisant les visites à domicile et les contacts téléphoniques et basées sur l’éducation des patients et des professionnels de la santé, comparées aux soins usuels, apportent un bénéfice en termes d’état de santé perçu et de capacités fonctionnelles mais pas en termes d’admission à l’hôpital ou en soins résidentiels.

Cette MA en réseau de grande qualité factuelle confirme globalement l’efficacité des gliflozines et des incrétinomimétiques, avec un rapport bénéfices-risques favorable surtout chez les patients à haut risque CV. La finérénone est efficace chez les patients en insuffisance rénale, le tirzépatide est très efficace pour la perte de poids. En supposant optimal le traitement hypoglycémiant, une approche multifactorielle préventive reste la clé de voûte. Pour les patients à haut risque cardiovasculaire, il faut privilégier la prescription de gliflozines, avec un rapport bénéfices – risques plus favorable que les incrétinomimétiques. Si le poids est au centre de la problématique clinique, les incrétinomimétiques seront envisagés. La finérénone peut être envisagée en cas de maladie rénale. Il est trop tôt pour positionner le tirzépatide.

Cette revue systématique présente une méthodologie solide. Néanmoins, les résultats inconstants ainsi que l’importante hétérogénéité entre études n’a pas permis de méta-analyse. Les résultats sont présentés de manière narrative et ils ne permettent pas de tirer de conclusions concernant l’efficacité des interventions psychosociale pour diminuer les antipsychotiques chez les résidents de MRS. Vu les risques parfois importants et graves et l’efficacité limitée des traitements médicamenteux dans la prise en charge des personnes démentes présentant des troubles du comportement, les interventions non-médicamenteuses restent néanmoins le premier choix. De nouvelles recherches sont indispensables.

Cette synthèse méthodique montre que l'hospitalisation à domicile pour éviter l'admission, avec la possibilité de transfert à l'hôpital, peut fournir une alternative efficace aux soins hospitaliers pour des patients âgés référés pour une admission à l'hôpital et sélectionnés. L'intervention ne fait probablement pas de différence sur les résultats sur la mortalité et les admissions à l’hôpital ; améliore la satisfaction des patient ; réduit probablement la probabilité de déménager dans une maison de soins et réduit probablement les coûts. Cette revue systématique avec méta-analyse est de bonne qualité méthodologique mais est basée sur des études originales avec des échantillons de relatives petites tailles ce qui peut limiter la puissance statistique. Autre point important, le niveau de qualification des personnes s’occupant des patients hospitalisés à domicile n’est que vaguement mentionné ce qui pourrait impacter fortement la qualité de prise en charge des patients à domicile et leurs coûts. L’application de l’hospitalisation à domicile semble, à l’heure actuelle, difficilement applicable en Belgique en dehors de projets pilotes, comme recommandé par le KCE.

Cette RCT avec randomisation en grappes montre qu’une stratégie de décolonisation universelle avec des bains de chlorhexidine et l’administration de povidone iodée par voie nasale de manière systématique chez les résidents des maisons de repos et de soins est associée à un risque plus faible d’hospitalisations pour cause d’infection et d’hospitalisations en général. La fiabilité des résultats est hypothéquée par le manque de transparence dans le calcul des données de l’étude. En outre, la faisabilité d’une décolonisation universelle dans les maisons de repos et de soins n’est pas évidente, et le manque de données sur le développement d’une résistance insiste à la prudence.

Cette méta-analyse collaborative n'apporte aucun élément nouveau quant à l'effet des gliflozines sur les critères de jugement cardiovasculaires. Par contre, elle apporte des arguments pour considérer que versus placebo, chez les patients en insuffisance rénale chronique avec albuminurie, dont la fonction rénale est entre 25 et 75 ml/min/1,73 m² de clairance, et traités par IEC ou sartan, les gliflozines, et plus particulièrement la dapagliflozine et l’empagliflozine, sont susceptibles de modifier (i.e. améliorer) l’histoire naturelle de la maladie rénale de patients diabétiques à haut risque cardiovasculaire, mais aussi de patients non diabétiques porteurs soit d’une maladie rénale chronique, soit en décompensation cardiaque, cela indépendamment de la nature de la maladie rénale ou de la fonction glomérulaire. En raison des faiblesses méthodologiques relevées, la comparaison précise des RR calculés par la méta-analyse reste fragile et la généralisation à l’ensemble des insuffisances rénales, indépendamment de la cause, est risquée.

Cette synthèse méthodique, qui est de bonne qualité méthodologique, avec un nombre limité d’études hétérogènes, suggère que l’hospitalisation à domicile peut être une alternative intéressante à l’hospitalisation classique pour les patients chroniques se présentant aux urgences. Par exemple, les hospitalisations à domicile ont entraîné moins de nouvelles hospitalisations et moins d’admissions dans des établissements de soins de longue durée. Cependant, il reste beaucoup d’incertitudes quant à l’ampleur de l’effet, et, dans cette synthèse méthodique également, l’importante hétérogénéité clinique des études incluses nous empêche de tirer des conclusions équilibrées. Par ailleurs, de nombreuses objections s’opposent à une extrapolation au contexte belge des soins de santé.

Cette revue systématique avec méta-analyse montre que le recours aux POCT de CRP en médecine générale réduit le nombre de prescriptions d’antibiotiques sans affecter l’évolution clinique des infections des voies respiratoires aiguës, tant chez l’enfant que chez l’adulte. Il est peu probable que de futures études réfutent ce résultat. L’extrapolation aux personnes âgées présentant une comorbidité et aux patients immunodéprimés n’est pas possible et nécessite des recherches plus approfondies. Avec les POCT de procalcitonine (PCT), on a également observé une diminution des prescriptions d’antibiotiques sans impact sur l’amélioration clinique chez les adultes atteints d’une infection respiratoire aiguë, mais la force des preuves est très faible.

Cette étude ne montre pas de différence sur le plan de la sécurité et de l’efficacité d’une administration de statine titrée avec un objectif cible du LDL-cholestérol < à 70 mg/dl par rapport à une stratégie fixe d’administration à haute dose chez des patients atteints d’une maladie coronarienne. Bien qu’une approche tenant compte de la réponse individuelle au traitement soit séduisante, sa plus-value réelle reste encore à démontrer.

Cette revue systématique d’études contrôlées randomisées, menée correctement d’un point de vue méthodologique, montre que les interventions visant à réduire le risque de chute au domicile des personnes âgées présentant un risque accru de chute sont efficaces pour réduire le nombre de chutes et le nombre de personnes qui en sont victimes. Aucun effet n’a été montré dans une population de personnes âgées ne présentant pas de risque de chute accru. Il n’y a pas de certitude quant à l’efficacité des aides/accessoires et de l’éducation en tant qu’interventions isolées. L’hétérogénéité majeure des études originales en termes d’identification, d’enregistrement, d’analyse et de rapport des événements de chutes complique l’interprétation des résultats.

L’infection par le SARS-CoV-2 confère-t-elle une protection contre une réinfection ?

Michiels B.

Minerva 2023 Vol 22 numéro 8 pages 176 - 178


Cette revue systématique actualisée, qui a été menée correctement, montre que le degré de protection contre la réinfection par le SARS-CoV-2 après une primo-infection par un variant pré-Omicron est élevé, mais diminue avec le temps. La protection est plus faible contre la réinfection par un variant Omicron. De plus, la protection contre la réinfection avec des sous-variants Omicron est plus élevée après une primo-infection avec un variant Omicron qu’avec les variants pré-Omicron. Pour tous les variants, la protection conférée par une primo-infection est robuste contre l’hospitalisation et contre le décès.

Pour les auteurs de cette étude, l'éradication de Helicobacter pylori protège, en soins primaires, chez des patients âgés de 60 ans ou plus non sélectionnés recevant de l'aspirine à une dose de 325 mg ou moins, contre les saignements d'ulcère peptique associés à l'aspirine avec une réduction significative du risque d'hospitalisation pour saignement d'ulcère, mais ce bénéfice pourrait ne pas être maintenu à long terme. Ce bénéfice a été observé dans une population à faible risque (< 2% de patients avec des antécédents ulcéreux) : il faut traiter 238 malades avec un test positif pour Helicobacter pylori pour éviter une hospitalisation en raison d'un saignement sur ulcère peptique.

Pour les auteurs de cette étude, chez les patients atteints d'insuffisance cardiaque et dont la fraction d'éjection est légèrement réduite ou préservée, la dapagliflozine a entraîné une diminution du risque du composite principal (aggravation de l'insuffisance cardiaque ou décès d'origine cardiovasculaire), une aggravation moindre des événements d'insuffisance cardiaque et des décès d'origine cardiovasculaire, et une diminution de la charge des symptômes, sans excès d'événements indésirables. Ces données fournissent des preuves supplémentaires à l'appui de l'utilisation d'un i-SGLT2 comme traitement essentiel chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, indépendamment de la présence ou de l'absence de diabète sucré de type 2 ou de la fraction d'éjection ventriculaire gauche. Pour Minerva, si la dapagliflozine a un effet positif sur la fonction cardiaque chez le patient en insuffisance cardiaque, la grande hétérogénéité de la population incluse dans l’essai clinique analysé ne permet de dégager des indications très précises sur le moment où ce médicament peut être introduit. Les effets secondaires doivent de plus être mieux connus dans ce contexte particulier.

Vaut-il mieux prendre les antihypertenseurs le matin ou le soir ?

De Cort P.

Minerva 2023 Vol 22 numéro 4 pages 74 - 78


Cette étude de supériorité prospective, pragmatique, décentralisée, randomisée, contrôlée, en groupes parallèles, menée en ouvert, avec évaluation de l’effet effectuée en aveugle, n’a démontré aucune différence entre la prise de médicaments antihypertenseurs le matin et leur prise le soir quant au critère de jugement composite combinant les événements cardiovasculaires. En raison du choix d’un protocole de supériorité et d’un possible biais de sélection lors du recrutement, nous ne pouvons pas tirer de conclusion définitive au sujet du moment idéal de la prise des antihypertenseurs.

Les auteurs de cette méta-analyse en réseau classent les gliflozines préférentiellement à la finérénone dans le traitement de l’insuffisance rénale du patient diabétique de type 2 déjà traité par IEC ou sartan. Les limites de cette étude ne permettent pas cette assertion de classement : les preuves d’efficacité portent pour la finérénone, sur des patients micro-albuminuriques, mais pour la canagliflozine et la dapagliflozine sur des patients macro-albuminuriques. Leur prescription éventuelle doit tenir compte d’effets indésirables éventuellement sévères : hyponatrémie, hyperkaliémie, hypotension pour la finérénone ; excès d’amputations, acido-cétoses, infections génitales (y compris gangrène de Fournier), hypotension orthostatique pour les gliflozines.

Des preuves de certitude modérée montrent que la réadaptation pulmonaire est probablement associée à des améliorations cliniquement significatives de la capacité d'exercice fonctionnel et de la qualité de vie à la fin du programme chez les adultes asthmatiques. La certitude des preuves relatives à la capacité d'exercice maximale est très faible à faible. La réadaptation pulmonaire semble conférer un effet minimal sur le contrôle de l'asthme, bien que la certitude des preuves soit très faible à faible.

La réhabilitation cardiaque est bénéfique en cas de cardiomyopathie ischémique

Sculier J.P.

Minerva 2022 Vol 21 numéro 9 pages 216 - 219


La revue Cochrane confirme l’intérêt de la réhabilitation cardiaque en cas de cardiomyopathie ischémique, en réduisant le risque de nouvel infarctus myocardique. Elle va dans le sens de la précédente revue en l’élargissant à la littérature venant de pays moins riches. Elle ne permet cependant pas, à cause de l’hétérogénéité des essais analysés, de recommander précisément des programmes à utiliser dans notre pratique quotidienne.

Cette publication européenne consiste en une étude randomisée en grappe, croisée, de bonne qualité méthodologique. Elle montre la non-infériorité pour le risque d'échec diagnostique en termes d'événements thromboemboliques à 3 mois de la règle YEARS et l’utilisation du seuil des D-dimères ajusté pour l’âge chez les patients présentant au moins un critère de la règle PERC, par rapport à la stratégie conventionnelle d’exclusion d’embolie pulmonaire aux urgences. La réduction de l’utilisation de l’imagerie par angioCT est confirmée également.

Cette revue systématique conclut que les preuves existantes dans l'asthme sévère suggèrent un effet des macrolides par rapport au placebo sur le taux d'exacerbations nécessitant une hospitalisation. Ils réduisent probablement les exacerbations sévères et peuvent réduire les symptômes. Cependant, elle ne permet pas d’exclure la possibilité d'autres avantages ou inconvénients car les preuves sont de très faible qualité en raison de l'hétérogénéité des patients et des interventions, de l'imprécision et des biais de notification. Les résultats ont été principalement tirés par un essai bien conçu et de bonne puissance. Les dernières conclusions de Minerva, publiée en 2018 sur base de cette dernière étude, ne doivent donc pas changer : « le clinicien devrait réserver ce type de traitement - après avoir épuisé les autres alternatives - aux patients asthmatiques symptomatiques - malgré l’utilisation de CSI + LABA et pour lesquels un essai par tiotropium n’a pas été concluant ».

Cette étude contrôlée randomisée, menée en ouvert, montre que le dépistage systématique de la FA chez les personnes âgées de 75-76 ans entraîne une réduction marginalement significative d’un critère de jugement composite combinant AVC ischémique ou hémorragique, thromboembolie systémique, saignement entraînant une hospitalisation (au moins une nuit) et mortalité globale. Il est difficile d’estimer correctement la pertinence clinique de ce résultat car aucune différence n’a pu être établie entre les deux groupes en termes de critères de jugement individuels. On ne dispose pas de données sur les éventuels effets indésirables. L’influence d’un effet de patient en bonne santé doit également être étudiée plus avant. En outre, on ne sait pas encore dans quelle mesure les avantages possibles pour la santé justifient une stratégie de dépistage systématique à grande échelle au vu de son coût économique.

Cette revue systématique de bonne qualité méthodologique montre l’absence d’efficacité de l’azithromycine dans le traitement du covid-19, avec une plus grande certitude pour les patients hospitalisés que pour les patients traités en ambulatoire. Ces conclusions sont néanmoins limitées par son caractère probablement éphémère : le nombre d’études sur lesquelles elle s’appuie (11 RCTs) est largement inférieur au nombre d’études en cours ou terminées mais non encore publiées qu’elle a répertoriées (34 RCTs). La méta-analyse pointe par ailleurs la quasi-absence de recherche clinique sur l’efficacité d’autres antibiotiques que l’azithromycine dans le traitement de cette affection ou portant sur l’usage prophylactique des antibiotiques contre le covid-19.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse basée sur des études randomisées ouvertes présentant des limites méthodologiques, montre que l’ablation par cathéter, comme traitement initial dans la FA paroxystique, comparée aux antiarythmiques, est associée à une réduction de la récurrence des arythmies auriculaires et des hospitalisations, sans différence pour les effets indésirables majeurs. La recherche sur ce sujet doit être poursuivie.

Cette étude de bonne facture méthodologique ne montre aucune efficacité de la colchicine chez les patients covid-19 traités en ambulatoire et à risque de développer une forme sévère. Elle suggère tout au plus la possibilité d’une réduction modeste et imprécise du taux d’hospitalisation chez ceux dont le diagnostic est confirmé par PCR, sur base d’une analyse secondaire potentiellement biaisée et utilisant un critère de jugement composite inadapté.

Cette étude de non-infériorité, de bonne qualité méthodologique, montre qu’une antibiothérapie par β-lactame d’une durée de 3 jours n’est pas inférieure, en termes de guérison à 15 jours, à la poursuite de l’antibiothérapie par amoxicilline et acide clavulanique pour une durée de 5 jours supplémentaires dans le cadre d’une pneumonie communautaire, pour autant qu’une réponse clinique satisfaisante au 3ème jour ait été observée chez des patients hospitalisés.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses de bonne qualité méthodologique montre que chez des patients présentant un diabète de type 2, les gliflozines (i-SGLT2) ont des avantages modérés sur les événements cardiovasculaires indésirables majeurs athéroscléreux qui semblent limités aux patients atteints d'une maladie cardiovasculaire athéroscléreuse établie. Les gliflozines ont des avantages plus importants sur la réduction des hospitalisations pour insuffisance cardiaque et la progression de la maladie rénale, indépendamment de la maladie cardiovasculaire athéroscléreuse existante ou des antécédents d'insuffisance cardiaque.

Cette étude randomisée réalisée avec un grand nombre de patients montre que chez les patients atteints de diabète de type 2 et de maladie cardiovasculaire athéroscléreuse, l'ertugliflozine n'était pas supérieure au placebo pour éviter les événements cardiovasculaires indésirables majeurs.

Cette revue systématique avec méta-analyse de la Cochrane montre chez des personnes âgées de 50 ans et plus sous traitement antihypertenseur prescrit pour traiter une hypertension artérielle ou en prévention primaire de maladies cardiovasculaires et présentant une pression artérielle contrôlée, une absence de différence statistiquement significative entre l’arrêt du traitement antihypertenseur et sa poursuite en termes de mortalité totale et de survenue d’infarctus du myocarde. La qualité des données probantes, jugée par les auteurs de faible à très faible, oblige à nuancer l’impact de cette étude sur la pratique. Les auteurs considèrent que l’on ne peut tirer de conclusion définitive.

Cette étude randomisée, contrôlée, menée en ouvert dans un seul centre, qui a été correctement terminée précocement, montre que la thérapie par compression conduit à une diminution du taux de récidive de la cellulite chez des adultes présentant un œdème chronique des membres inférieurs et ayant des antécédents de cellulite. On ignore dans quelle mesure ce résultat est extrapolable au monde réel.

L’étude analysée est un modèle mathématique qui suggère mais ne démontre pas, dans l’insuffisance cardiaque à fraction d’éjection systolique diminuée, un avantage d’un traitement ajoutant à une approche de base (une combinaison d’un inhibiteur de l’enzyme de conversion ou un sartan et un β-bloquant) une association de trois médicaments d’autres classes, l’éplérénone (un ARM), l’association sacubitril–valsartan (un IRAN) et la dapagliflozine (un iSGLT2). De plus, au niveau des études individuelles, il y a des problèmes pour savoir si certains de ces médicaments ont un effet réellement nouveau ou un rapport bénéfices – risques acceptable. Cette étude permet de soulever cependant des hypothèses à tester par des essais cliniques randomisés rigoureusement conduits.

Cette étude observationnelle soigneusement menée montre que, chez les personnes de plus de 65 ans, il n’y a aucune preuve d’un effet bénéfique de la vaccination antigrippale sur les complications graves telles que les hospitalisations et le décès.

Cette méta-analyse, de qualité méthodologique modérée, montre qu’il est préférable d’administrer un vaccin antipneumococcique avec un vaccin antigrippal annuel afin d’avoir un effet suffisant en termes de diminution des pneumonies et de la mortalité totale.

Cette mise à jour d’une synthèse méthodique Cochrane montre que tant les interventions à plusieurs composantes que les interventions multifactorielles réduisent le nombre de chutes par personne et par an. Les interventions à plusieurs composantes peuvent aussi réduire le nombre de personnes qui chutent au moins une fois (ce qu'on appelle le risque de chute). Les interventions multifactorielles pourraient peut-être permettre aussi de réduire le risque de fracture en rapport avec une chute. Cependant, la valeur probante de tous les résultats est faible en raison de la faible qualité méthodologique des études incluses.

Cette vaste étude chinoise d’observation de la population avec une analyse des séries chronologiques confirme les données probantes mondiales selon lesquelles il existe également une relation à court terme entre l’augmentation des concentrations de particules fines PM2,5 et une augmentation des maladies cardiovasculaires.

Dans cette étude de population française rétrospective sur base de données administratives chez des patients qui ont eu 75 ans au moment de l’inclusion et prenant régulièrement des statines, l’arrêt de celles-ci est associé à une majoration du risque d’admission pour un événement cardiovasculaire (+ 33%). Cette étude avec ce design ne permet pas d’affirmer l’efficacité de ces traitements en prévention primaire chez les plus de 75 ans et encore moins d’encourager l’initiation des statines. Cependant, elle conduit à penser que l’arrêt des statines est à envisager avec prudence et que cet arrêt est associé à une majoration d’événements cardiovasculaires. Il semble indispensable de poursuivre par un essai randomisé avant de conclure.

Cette étude clinique randomisée, contrôlée versus placebo, menée en double aveugle sur une vaste population, qui a été correctement menée d’un point de vue méthodologique, montre qu’une faible dose de colchicine pendant environ deux ans réduit le risque d’un critère de jugement composite d’événements cardiovasculaires ischémiques chez des patients ayant récemment fait un infarctus du myocarde. Les nombreux critères d’exclusion et la durée du suivi, relativement courte, compliquent la transposition de ce résultat dans la pratique clinique.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses de la Cochrane avec une méthodologie très correcte mais incluant de nombreuses études avec des biais méthodologiques difficilement évaluables ou importants met en évidence que l’utilisation des antagonistes des récepteurs aux minéralocorticoïdes permettrait de diminuer les hospitalisations pour insuffisance cardiaque chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque avec une fraction d'éjection préservée (ICFEP), tout en augmentant le risque d’hyperkaliémie. Le rôle bénéfique des bêta-bloquants n’est toujours pas clairement démontré. Il est actuellement clairement démontré que les IECA et les ARA n’apportent pas de bénéfice clinique en cas d’ICFEP. Les résultats relatifs aux INAA sont encore attendus.

Les auteurs concluent que, parmi les patients traités initialement par antibiothérapie pour une appendicite non compliquée, le taux de récidive à 5 ans est de 39,1%. Ce suivi à long terme encourage la possibilité du traitement uniquement par antibiothérapie comme alternative à la chirurgie pour l’appendicite aiguë non compliquée de l’adulte.

Cette revue systématique avec méta-analyses de la Cochrane de bonne qualité méthodologique reposant sur des preuves de qualité modérée à haute montre un impact favorable et significatif d’une antibioprophylaxie continue ou intermittente sur l’incidence des exacerbations de BPCO chez des patients de plus de 65 ans avec BPCO modérée à sévère et présentant de fréquentes exacerbations. Le risque d’antibiorésistance reste à évaluer. L’impact sur la qualité de vie n’est pas cliniquement pertinent sur base de cette étude.

Les résultats de cette mise à jour Cochrane montrent que la réadaptation cardiaque entraîne une amélioration clinique de la qualité de vie liée à la santé et réduit le risque d'hospitalisation, et que ces avantages semblent être cohérents pour toutes les caractéristiques du programme de réhabilitation (y compris à domicile et dans un centre dédicacé) et confortent les recommandations fournies dans les directives cliniques internationales en vigueur. L'offre de réadaptation basée sur l'exercice devrait être faite en tenant compte de la préférence du patient pour le cadre de sa mise en œuvre.

Cette étude randomisée, pragmatique, caractérisée par un recrutement électronique direct des participants et une réalisation complètement numérique sans site clinique, montre que le dépistage par voie électronique d’accès de FA est possible mais la signification clinique de ces résultats n’est pas connue. Ces arythmies sont souvent observées par exemple en réanimation et il n’y a pas de consensus sur l’attitude à avoir. Le design de l’étude ne permet pas de l’évaluer. Elle vise surtout à valider une technique de diagnostic précoce étudiée par des spécialistes des technologies médicale et de l’intelligence artificielle travaillant dans des sociétés spécialisées. Le but de ces sociétés est également de réaliser des études cliniques sur base de banque de données de santé en contactant le patient sélectionné, ce qui permet de se passer des investigateurs médicaux. De plus, le secret médical est largement violé ainsi que les droits du patient sur le contrôle de ses données.

Cette synthèse méthodique Cochrane nous permet de conclure que l’avantage des antibiotiques dans le traitement des exacerbations aiguës de BPCO chez les patients ambulants est faible et incertain.

Dropéridol en cas d’agressivité ou d’agitation induite par la psychose

Desplenter F. , Bervoets C. , Laekeman G.

Minerva 2019 Vol 18 numéro 8 pages 94 - 97


Cette synthèse méthodique et méta-analyse, qui a inclus six études randomisées contrôlées dont la qualité méthodologique est moyenne à bonne, permet de montrer que l’ajout de dropéridol par voie parentérale, comparé à un placebo, à l’halopéridol, à l’olanzapine et au midazolam, est efficace et sûr pour, en 30 minutes, calmer et mettre sous sédation des patients psychotiques présentant de l’agressivité ou de l’agitation.

Chez des patients présentant une BPCO de grade II ou III sous traitement de base comprenant une association CSI/LABA (et souvent aussi LAMA), dès le début des symptômes d’une infection des voies aériennes supérieures, prendre budésonide 400 μg/formotérol 12 μg 2x/jour en plus de la dose de base pendant 10 jours n’a pas montré d’efficacité en terme d’incidence des exacerbations. Cependant, le risque d’exacerbations sévères (requérant une hospitalisation) était diminué, mais il s’agissait d’un critère de jugement secondaire, nécessitant confirmation ultérieure de ce résultat.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse, qui est de bonne qualité du point de vue méthodologique, montre qu’une intervention multimodale précoce chez des personnes atteintes de psychose précoce, sur le plan des critères de jugement cliniquement pertinents, comme l’arrêt du traitement, l’admission pour trouble psychiatrique, la participation à l’école ou au travail, l’amélioration des symptômes et les capacités fonctionnelles globales, est supérieure par comparaison avec la prise en charge habituelle. On ne sait pas bien chez quels patients précisément et pour quelles composantes, et avec quelle durée et quelle intensité, on peut attendre les meilleurs résultats.

Cette étude randomisée contrôlée menée en deuxième ligne montre qu’une approche intensive de soins individualisés chez des patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique n’apporte pas d’avantage supplémentaire sur le plan des coûts des soins de santé et d’autres paramètres en matière de santé. Les résultats de cette étude d’efficience au regard du coût ne peuvent toutefois pas être extrapolés à notre contexte de soins car le groupe témoin a aussi bénéficié d’un suivi multidisciplinaire après l’hospitalisation.

Cette RCT, en protocole ouvert et aux limites méthodologiques et d’indépendance soulignées, montre un bénéfice d’une ablation par cathéter versus traitement médical chez des patients en insuffisance cardiaque présentant une fibrillation auriculaire (résistante à un traitement par médicaments antiarythmiques) en termes de cas de décès (principalement cardiovasculaires) et d’hospitalisations pour insuffisance cardiaque épargnés.

Ces trois synthèses méthodiques et méta-analyses Cochrane montrent qu’une augmentation de la consommation d’acides gras polyinsaturés (avec l’alimentation ou en supplément) n’a pas d’influence sur la mortalité globale et sur la mortalité cardiovasculaire, ni sur les événements cardiovasculaires et cérébrovasculaires. Ces études étaient très hétérogènes sur le plan de la population d’étude et sur le plan de la conception de l’étude.

Cette synthèse méthodique, qui a été correctement menée, de cinq études randomisées contrôlées avec, dans l’ensemble, un faible risque de biais, montre que l’utilisation préventive d’omalizumab après les vacances d’été réduit le nombre d’exacerbations d’asthme en automne chez les enfants atteints d’asthme allergique modéré à sévère. On ne connaît pas bien l’effet des antagonistes des leucotriènes. L’effet de l’exhortation à une meilleure observance au moyen d’un courrier adressé aux parents demande une étude plus poussée.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse de bonne qualité méthodologique montre que l’utilisation de la méthode SMART chez les patients souffrant d’asthme persistant comparativement à l’utilisation de CSI (combinés ou non à des LABA) a été associée à une diminution des exacerbations. Son efficacité est principalement basée sur un résultat composite incluant des exacerbations de l’asthme nécessitant des corticostéroïdes systémiques, des hospitalisations ou des visites aux urgences. Les preuves actuelles concernant les enfants âgés de 4 à 11 ans sont limitées, mais elles suggèrent également une efficacité similaire associée à SMART. Cette étude ne montre pas d’association entre SMART et des changements de qualité de vie. Il serait intéressant que de futures études analysent ces critères.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses n’apporte pas d’élément réellement probant pour montrer l’intérêt des différents médicaments proposés pour traiter une insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection du ventricule gauche préservée. Elle confirme une preuve (de niveau limité : 1 petite RCT) de l’intérêt des bêta-bloquants en post infarctus avec FEVG d’au moins 40%.

Autogestion en cas d’exacerbation de BPCO ?

Chevalier P.

Minerva 2019 Vol 18 numéro 1 pages 2 - 6


Cette synthèse méthodique de bonne qualité avec méta-analyses montre un intérêt limité d’interventions visant l’autogestion de la BPCO et particulièrement de ses exacerbations : probabilité moindre d’hospitalisations pour affection respiratoire, amélioration de la qualité de vie (mais inférieure à un seuil cliniquement pertinent). La mortalité d’origine respiratoire pourrait cependant être augmentée. La diversité des interventions ne permet cependant pas de tirer des conclusions quant à l’efficacité des composantes (variables) de ces interventions, sinon de l’intérêt de lutter contre le tabagisme.

Administrer des antibiotiques selon le dosage de procalcitonine : stratégie sûre ?

Verbakel J.Y.

Minerva 2018 Vol 17 numéro 8 pages 103 - 106


Cette synthèse méthodique avec méta-analyse sur la base de données de patients individuels montre de manière peu convaincante qu’une administration des antibiotiques guidée selon le dosage de procalcitonine entraîne une diminution de la mortalité et une diminution de l’exposition aux antibiotiques dans différents milieux de soins et pour différents types d’infections. Il est nécessaire de poursuivre la recherche sur la pertinence clinique de la procalcitonine en première ligne de soins pour le diagnostic et l’administration des antibiotiques guidée en cas d’infection aiguë des voies respiratoires.

Cette synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration de bonne qualité méthodologique basée sur d’assez bonnes études montre que chez des patients avec une BPCO modérée à sévère, l’uméclidinium est efficace par rapport au placebo sur une période de 12 à 52 semaines pour prévenir les exacerbations modérées, pour améliorer la qualité de vie, la dyspnée et le VEMS. Les 4 études incluses sont financées par l’industrie pharmaceutique.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse de bonne qualité méthodologique montre que chez des patients avec une douleur thoracique aiguë ou stable évoquant un diagnostic de maladie coronaire, le taux de mortalité toutes causes confondues et d’hospitalisation pour cause cardiaque à 18 mois est similaire pour les deux techniques d’imagerie étudiées : angioscanner et imagerie fonctionnelle de stress. L’incidence de l’infarctus du myocarde est moindre en cas d’angioscanner. L’utilisation de l’angioscanner est également associée à un plus grand recours à la coronarographie, à la revascularisation coronaire, ainsi qu’à l’instauration d’un traitement à base de statine ou d’aspirine.

Intérêt d’une antibioprophylaxie en cas de cellulite récidivante ?

Chevalier P.

Minerva 2018 Vol 17 numéro 7 pages 89 - 92


Cette synthèse méthodique montre l’intérêt d’un traitement prophylactique antibiotique (pénicilline V essentiellement, à dose faible de 2 x 400000 UI/j) durant 18 mois maximum, en prévention des récidives de cellulite des membres inférieurs chez des adultes en ayant présenté au moins 2 épisodes précédents. Un bénéfice n’est plus observé après l’arrêt de la prophylaxie. De nouvelles études orientées soins ambulatoires, de durées plus longues et avec une attention particulière à la résistance aux antibiotiques sont nécessaires.

Cette RCT réalisée au Danemark montre l’intérêt, en prévention secondaire, d’un triple dépistage cardiovasculaire (anévrisme de l’aorte abdominale, artériopathie périphérique et hypertension artérielle), dépistage couplé à une prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuse, chez des hommes âgés de 65 à 74 ans, en termes de mortalité globale, sans signe d’effet indésirable (qualité de vie, incident pathologique), avec un nombre nécessaire à dépister de 169 (avec IC à 95% de 89 à 1811).

Cette étude de cohorte prospective montre avec suffisamment de puissance que la prescription d’antibiotiques à prendre immédiatement pour des symptômes d’infection des voies respiratoires inférieures non compliquées n’entraîne pas une diminution du risque de complications rares telles que l’hospitalisation ou le décès.

Le vaccin antipneumococcique 23 valents réduit le risque de pneumonie et d’exacerbations aiguës chez les patients atteints de BPCO sévère (preuves de qualité modérée). Mais aucun effet n’a pu être démontré sur l’incidence de la pneumonie à pneumocoque (preuves de faible qualité) ni sur l’hospitalisation ni sur le décès (preuves de qualité modérée).

Cette étude d’observation menée sur plus de 110000 femmes, qui avaient subi une hystérectomie pour maladie bénigne, montre de nouveau que les femmes, dont un ou les deux ovaires ont été laissés en cours d’intervention, ont significativement moins de chances de nécessiter une hospitalisation pour cardiopathie ischémique. Elles présentent également moins de risques de cancer et de mortalité par cardiopathie ischémique ou cancer, versus les femmes ayant subi une ovariectomie bilatérale.

Cette étude randomisée contrôlée multicentrique menée en ouvert montre que l’adaptation du traitement en fonction du taux de NT-pro-BNP n’est pas plus efficace que la prise en charge standard optimale sur le plan des hospitalisations pour insuffisance cardiaque et sur le plan de la mortalité cardiovasculaire durant le suivi des patients présentant une insuffisance cardiaque chronique sévère.

Sur la base de cette synthèse méthodique avec méta-analyse, fondée sur trois études de deuxième ligne seulement, nous pouvons conclure qu’une approche de soins intégrés en cas de fibrillation auriculaire conduit à une diminution de la mortalité globale et du nombre d’hospitalisations pour maladie cardiovasculaire. Des études sont encore nécessaires pour savoir quels composants de cette approche déterminent son effet et si elle est aussi efficace pour tous les patients atteints de fibrillation auriculaire. D'autres recherches sur le rôle de la première ligne dans ce contexte sont également indispensables.

Cette RCT de bonne qualité méthodologique et incluant un nombre important de patients présentant un risque cardiovasculaire très élevé (évènement athérosclérotique et facteurs de risque) sous statine et autres médications cardiovasculaires (antiagrégant, bêta-bloquant, IECA ou sartan,..) montre un bénéfice limité de l’ajout d’évolocumab versus placebo en termes de morbidité cardiovasculaire mais non de mortalité (globale ou cardiovasculaire) sur une période d’étude médiane de 26 mois.

Cette synthèse méthodique et méta-analyse montre que des séances de programmes d’exercices physiques intenses supervisés, de longue durée (3 mois minimum), améliorent les fonctions nécessaires aux activités quotidiennes et réduisent sans doute également le risque de chute chez les personnes âgées atteintes d’altération des fonctions cognitives qui vivent à domicile.

Cette étude contrôlée randomisée multicentrique, de méthodologie correcte, n’a pas pu montrer que la CPAP réduisait le nombre d’événements cardiovasculaires chez les patients ayant un SAOS et des antécédents de coronaropathie ou de maladie cérébrovasculaire.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses de la Cochrane Collaboration montre un bénéfice limité à moins d’hospitalisations avec une trithérapie tiotropium + LABA + CSI versus tiotropium seul (sur base de 2 études seulement), avec des résultats non concordants pour les exacerbations, sans différence au point de vue effets indésirables. Les études incluses sont presque toutes de (fort) courte durée. En l’absence de prise en compte d’autres comparaisons (bronchodilatation double versus simple, trithérapie versus LABA + CSI, trithérapie versus LAMA + CSI) et sans rapporter clairement le ou les sous-groupe(s) de patients où le traitement pourrait être efficace, cette synthèse n’apporte pas d’élément fort utile pour le praticien dans son choix entre les différents médicaments inhalés pour un traitement d’entretien de la BPCO.

Les résultats de cette RCT montrent que l’oxygénothérapie à long terme ne doit pas être prescrite systématiquement chez les patients BPCO en état stable présentant une hypoxémie modérée au repos ou la nuit et durant l’exercice si la désaturation n’était présente qu’à l’effort. Elle n’allonge ni la survie ni le moment de la première hospitalisation quelles qu’en soient les causes.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses sur base de données individuelles de patients montre que les suppléments de vitamine D peuvent prévenir les infections aiguës des voies respiratoires. Les patients qui en bénéficient le plus sont ceux qui présentent un déficit grave en vitamine D et ceux qui reçoivent une dose quotidienne ou hebdomadaire sans dose bolus. Cette étude ne permet pas de s’exprimer sur l’intensité de l’effet dans d’autres sous-groupes.

Cette étude aux limites méthodologiques réelles montre qu’un travail exhaustif fait sur les traitements des patients âgés polymédiqués par les pharmaciens d’officine peut concrètement - et non pas seulement théoriquement - réduire un critère de jugement fort comme les hospitalisations liées aux médicaments. D’autres études prospectives correctes d’un point de vue méthodologique doivent être menées pour confirmer ces résultats. L’implémentation en Belgique semble actuellement très difficile en pratique.

Cette étude clinique contrôlée, randomisée, menée en simple aveugle, qui a été correctement menée d’un point de vue méthodologique, permet de conclure qu’il n’y a pas de raisons de conseiller spécifiquement une solution de réhydratation orale préventive chez les enfants en bonne santé âgés de 6 mois à 5 ans qui pèsent plus de 8 kg et qui sont amenés aux urgences pour une gastroentérite aiguë avec peu ou pas de signes de déshydratation. Encourager à prendre suffisamment de liquides, avec du jus de pomme dilué puis et une boisson appréciée, n’était pas inférieur à une solution de réhydratation orale pour prévenir la nécessité d’une réhydratation intraveineuse.

Les résultats à 10 ans de suivi de cette RCT montrent des résultats enfin significativement favorables (non significatifs à 56 mois) pour l’ajout d’une intervention de pontages coronariens à un traitement médical optimal versus traitement médical seul chez des patients avec ischémie coronarienne et diminution de la fraction d’éjection ventriculaire gauche, en termes de décès de toute cause.

Cette étude randomisée menée en double aveugle montre que, chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique avec fraction d’éjection diminuée, l’aliskirène, un inhibiteur de la rénine, ne peut pas être utilisé à la place d’un IECA. L’ajout d’aliskirène à un traitement par IECA entraîne un plus grand nombre d’effets indésirables sans présenter d’avantages.

Cette méta-analyse menée de manière rigoureuse sur données individuelles de patients montre que les bêta-bloquants diminuent le risque de mortalité globale et d’hospitalisation chez les patients en rythme sinusal qui souffrent d’insuffisance cardiaque avec diminution de la fraction d’éjection, indépendamment de l’âge et du sexe. Ce résultat confirme les recommandations des guides de pratique clinique d’instaurer et de titrer les bêta-bloquants (start low and go slow) également chez les patients âgés et les femmes.

Cette étude randomisée contrôlée montre que l’intégration précoce de soins palliatifs dans le cadre d’une prise en charge oncologique standard n’offre pas d’avantages par rapport à une intégration tardive, en ce qui concerne le retentissement des symptômes et le recours aux services hospitaliers.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse de la Cochrane Collaboration de bonne qualité méthodologique rassemblant les meilleures preuves actuellement disponibles n’apporte que peu de support factuel à l’ajout d’un LABA aux CSI chez les enfants asthmatiques insuffisamment contrôlés par un CSI seul. Aucune différence quant aux effets indésirables n’a été observée hormis un ralentissement de la croissance dans les groupes utilisant les doses les plus élevées de CSI. Un risque potentiel majoré d’hospitalisation sous LABA mérite une attention particulière à l’avenir.

Cette étude clinique randomisée de bonne qualité méthodologique montre qu’après un suivi médian de 3 ans sous empagliflozine ou placebo, une réduction statistiquement significative du critère de jugement cardiovasculaire combinant la mortalité cardiovasculaire, l’infarctus du myocarde non fatal et l’AVC non fatal, chez des patients atteints de diabète de type 2 présentant un risque cardiovasculaire élevé, est observée. Pour déterminer la place de cette molécule, il faudrait toutefois comparer l’empagliflozine aux autres antidiabétiques chez tous les patients atteints de diabète de type 2.

Asthme mal contrôlé sous CSI chez l’adulte : ajout de LAMA ou de LABA ?

Van Meerhaeghe A.

Minerva 2016 Vol 15 numéro 3 pages 68 - 72


Les preuves issues de cette synthèse méthodique avec méta-analyse de la Cochrane Collaboration avec comparaisons directes entre le tiotropium et le salmétérol en tant que traitement d'appoint d’un asthme insuffisamment contrôlé avec un CSI seul sont actuellement limitées à des études de moins de 6 mois et l’imprécision des résultats observés est importante, notamment parce que les comparaisons en termes d'exacerbations et d'événements indésirables graves sont peu adéquates. Compte tenu du corpus factuel bien plus conséquent sur les LABA, ceux-ci doivent rester le traitement d’appoint dans les situations où les CSI seuls ne parviennent pas à contrôler convenablement l’asthme. Des études actuellement en cours nous permettrons de renforcer ou d’infirmer ces recommandations.

Pharmacien partenaire du patient BPCO ?

Laekeman G.

Minerva 17 12 2015


Cette étude clinique randomisée menée en simple aveugle, qui présente des limites méthodologiques importantes, montre que l’engagement du pharmacien comme prestataire de soins dans le cadre d’une prise en charge intensifiée et structurée des patients BPCO sur une durée de 3 mois conduit à une meilleure utilisation des médicaments inhalés, à une meilleure observance du traitement et peut-être aussi à une diminution des hospitalisations pour exacerbations.

Identifier les médicaments à haut risque d’erreurs médicamenteuses

Declaye C. , Larock A-S.

Minerva 2015 Vol 14 numéro 7 pages 81 - 82


Cette synthèse méthodique, présentant de réelles lacunes méthodologiques, portant sur l’identification des médicaments à haut risque d’erreurs médicamenteuses met en évidence une liste de 39 médicaments ou classes médicamenteuses à risque d’effets indésirables médicamenteux fatals ou non. Bien que la question clinique posée soit pertinente et d’actualité, cette étude ne permet pas une application directe dans la pratique clinique quotidienne.

Relation entre le temps consacré à des activités sédentaires et la morbidité, la mortalité et l’hospitalisation

De Cocker K. , DeSmet A. , Verloigne M.

Minerva 2015 Vol 14 numéro 6 pages 72 - 73


Cette synthèse méthodique avec méta-analyses conclut que, chez les adultes, il existe une relation statistiquement significative entre le temps consacré à des activités sédentaires et la mortalité toutes causes confondues, la mortalité et morbidité cardiovasculaires, la mortalité liée au cancer et l’incidence du cancer et du diabète sucré. La relation est indépendante du degré d’activité physique.

Impact de l’intervention des soins palliatifs à domicile

Pype P.

Minerva 2015 Vol 14 numéro 4 pages 40 - 41


Cette méta-analyse de bonne qualité montre l’intérêt (efficacité supérieure et meilleure tolérance) de l’administration d’une association d’un anticholinergique (ipratropium) à un bêta2-mimétique à courte durée d’action (salbutamol) en cas de crise d’asthme chez des enfants âgés de 18 mois à 18 ans, association généralement administrée en 3 doses de 250 µg ou 2 doses de 500 µg d’ipratropium, en inhalation sur 30 à 90 minutes.

Cette étude rétrospective d’une cohorte étatsunienne de personnes âgées de plus de 60 ans confirme le risque accru d’hémorragies gastro-intestinales hautes et basses et des transfusions et hospitalisations qui y sont liées en cas d’association de médicaments antithrombotiques. Le risque d’une nécessité de transfusion est particulièrement accru pour l’association aspirine + anticoagulant et pour une trithérapie antithrombotique.

Versus traitements de référence habituels, l’association fixe budésonide + formotérol utilisée en entretien et lors des exacerbations permet de diminuer le recours à des corticostéroïdes oraux lors des crises, ne diminue pas les hospitalisations mais augmente les arrêts de traitement pour effet indésirable, sur un suivi moyen de 6 mois.

Cette étude épidémiologique rétrospective avec un biais non identifié ne permet pas de montrer un effet favorable du vaccin conjugué heptavalent contre le pneumocoque sur l’hospitalisation pour pneumonie, dans toutes les tranches d’âges. Des études ultérieures seront nécessaires pour évaluer l’efficacité du vaccin 13-valent.

L’efficacité de la vaccination contre l’influenza du personnel de maison de repos avec comme objectif la prévention de complications de la grippe parmi les résidents telle une hospitalisation ou le décès par pneumonie n’est pas montrée. Il est indiqué d’accorder suffisamment d’attention aux autres mesures de prévention.

Cette étude contrôlée randomisée multicentrique américaine menée chez des personnes en surcharge pondérale ou obèses et présentant un diabète de type 2 n’a pas pu montrer d’effet à long terme d’un changement intensif du mode de vie quant aux événements cardiovasculaires.

Exacerbations de BPCO : indications de l’antibiothérapie ?

De Meyere M. , De Sutter A.

Minerva 2014 Vol 13 numéro 2 pages 19 - 20


Cette synthèse méthodique avec méta-analyse, de bonne qualité méthodologique, conclut que les antibiotiques utilisés actuellement (association d’amoxicilline et d’acide clavulanique, cotrimoxazole, doxycycline, pénicilline) administrés en cas d’exacerbation aiguë de BPCO en première ligne n’ont pas d’effet statistiquement significatif sur l’évolution clinique de l’exacerbation.

Insuffisance cardiaque systolique : intérêt de la digoxine ?

La rédaction Minerva

Minerva 15 02 2014


Cette réanalyse d’une ancienne étude (DIG) confirme que l’ajout de digoxine à un traitement classique de l’insuffisance cardiaque chronique avec fraction d’éjection diminuée (FEVG &#8804; 45 %) chez des patients en ambulatoire, réduit le risque d’hospitalisations dans les 30 jours post initiation du traitement, sans preuve d’une efficacité en termes de diminution de la mortalité dans ces 30 jours.

Cette étude d’observation ne montre pas de plus-value du tiotropium versus ipratropium pour prévenir une réhospitalisation pour BPCO après une première hospitalisation index pour BPCO ; elle ne permet pas de préciser une variation en fonction de la sévérité de la BPCO.

Cette synthèse méthodique d’études publiées et non publiées montre que l’oséltamivir réduit la durée des symptômes de la grippe de moins d’un jour. Dans la population en intention de traiter (chez laquelle une grippe est suspectée), il n’y avait pas d’effet favorable sur l’incidence des pneumonies, des hospitalisations, des bronchites, des sinusites et des otites. Cette étude ne concerne pas non plus l’utilité de l’administration d’oséltamivir dans les populations à risque.

Cette méta-analyse comparant l’efficacité du carvédilol versus autres bêta-bloquants bêta1 sélectifs montre un bénéfice du carvédilol en termes de mortalité … versus métoprolol non à libération prolongée, fait déjà connu (étude COMET). Hormis ce bénéfice versus tartrate de métoprolol dans une étude qui emporte la méta-analyse au vu de son poids relatif, une plus-value du carvédilol versus autre bêta-bloquant n’est prouvée pour aucun autre critère dans l’insuffisance cardiaque, et pour aucun critère post infarctus myocardique aigu. Cette étude n’apporte pas d’argument pour modifier les recommandations actuelles.

Nous pouvons conclure que, d’après différentes études, le débat sur le fait de réduire ou non l’apport en sel en cas d’insuffisance cardiaque chronique s’oriente de plus en plus vers une consommation normale de sel. Il est toutefois nécessaire d’effectuer une recherche plus spécifique pour les patients atteints d’insuffisance cardiaque.

BPCO : association LABA + tiotropium ou un seul des deux ?

La rédaction Minerva

Minerva 28 03 2013


Cette synthèse méthodique de bonne qualité confirme que nous ne disposons pas de preuves de l’intérêt clinique d’associer LABA et tiotropium versus tiotropium seul en cas de BPCO modérée à sévère. L’intérêt de l’association LABA + tiotropium versus LABA seul ne peut être déterminé faute de données.

Cette méta-analyse de qualité méthodologique faible n’apporte pas les preuves de l’efficacité de l'association de la spironolactone, du canrénoate ou de l'éplérénone à un traitement de référence de patients atteints d'une insuffisance cardiaque de classe NYHA I. En cas d'insuffisance cardiaque chronique de classe NYHA II, III ou IV, l'association de spironolactone, d'éplérénone ou de canrénoate au traitement de référence entraîne une réduction de la mortalité totale de 20%. L’instauration de cet ajout médicamenteux chez des patients soigneusement sélectionnés impose une détermination de la fonction rénale et de la kaliémie en début de traitement et durant la titration.

Cette nouvelle synthèse de la Cochrane Collaboration sur l’effet des inhibiteurs de la neuraminidase sur l’influenza dans tous les groupes d’âge montre qu’il est difficile de collecter des preuves précises et complètes pour pouvoir arriver à une conclusion utile. La réticence formulée antérieurement concernant l’usage de ces médicaments est maintenue. La vaccination ainsi que des mesures d’hygiène restent la stratégie optimale de prévention.

Cette synthèse méthodique se révèle assez décevante au vu des importantes faiblesses liées à la méthodologie et à l’analyse des résultats (sans chiffres précis donnés), ainsi qu’à l’hétérogénéité importante entre les études incluses. Elle n’apporte pas ou très peu de messages clairs et concrets pour la pratique, et est une nouvelle illustration de l’absence d’intérêt d’une synthèse méthodique/méta-analyse d’études trop hétérogènes versus intérêt pratique potentiel d’une des études incluses si elle est de bonne qualité.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses des études évaluant l’évaluation gérontologique standardisée (CGA) montre l’intérêt de cette approche versus soins courants chez des personnes âgées hospitalisées en urgence en termes de maintien ensuite au domicile. Les données sont plus nombreuses et probantes en faveur des unités hospitalières d’approche CGA que celles des équipes hospitalières itinérantes pour la CGA.

Antibiotiques en cas de bronchiolite ?

Chevalier P.

Minerva 28 02 2012


Cette synthèse de la Cochrane n’apporte aucune preuve valide de l’intérêt de l’administration d’un antibiotique en cas de bronchiolite.

Une moindre consommation de sel prévient-elle les maladies cardiovasculaires ?

De Cort P.

Minerva 2012 Vol 11 numéro 1 pages 4 - 5


Cette étude ne permet pas d’exclure un effet globalement favorable d’une consommation de sel réduite, en termes de survenue de critères cardiovasculaires et de décès. L’avis de restreindre la consommation de sel chez les sujets avec pression artérielle élevée doit être maintenu.

Cette méta-analyse montre que l’ajout de spironolactone, d’éplérone ou de canrénoate à un traitement de base chez des patients présentant une insuffisance cardiaque sévère ou une dysfonction ventriculaire gauche après infarctus du myocarde, fait diminuer la mortalité globale de 20%. L’initiation d’un tel traitement doit être réservée à des patients rigoureusement sélectionnés avec surveillance de la fonction rénale et de la kaliémie pour l’initiation et la titration des doses.

Une méta-analyse montre l’efficacité du programme Otago dans la prévention des chutes chez les personnes âgées, avec diminution de la mortalité à 12 mois.

Corticostéroïdes et bronchiolite

Chevalier P.

Minerva 28 06 2011


Une efficacité, versus placebo, de l’administration de glucocorticoïdes en inhalation ou par voie systémique en cas de bronchiolite n’est toujours pas montrée. Une association dexaméthasone + épinéphrine en nébulisation pourrait être efficace mais ces résultats demandent confirmation.

Cette étude d’observation de très bonne qualité ne montre pas, après ajustement des données, de risque cardiovasculaire et/ou de décès augmenté avec l’association metformine-sulfonylurée versus autre traitement antidiabétique.

Cette synthèse de la Cochrane Collaboration confirme notre précédente conclusion de ne pas vacciner systématiquement contre l’influenza tous les adultes âgés de moins de 65 ans en bonne santé. En cas de concordance souches vaccinales/type de virus circulant, une efficacité en termes de prévention des symptômes de maladie est limitée (réduction absolue de 3%) ainsi que la réduction de l’absentéisme. Aucun bénéfice n’est observé pour les critères hospitalisation, complications ou prévention de la transmission.

Tiotropium pour la BPCO

Chevalier P.

Minerva 28 03 2011


Cette méta-analyse confirme l’efficacité du tiotropium dans le traitement de la BPCO (stade GOLD III, VEMS < 50%) en termes d’exacerbations et d’hospitalisations, efficacité cependant limitée et fort onéreuse (en Belgique).

Insuffisance cardiaque chronique : modifier le traitement en fonction du BNP ?

De Keulenaer G.

Minerva 2011 Vol 10 numéro 1 pages 2 - 3


Cette méta-analyse montre qu’un dosage du BNP ou du NT-proBNP en pratique ambulatoire pour des patients présentant une insuffisance cardiaque chronique permet une optimalisation de leur traitement médicamenteux avec diminution de la mortalité, principalement chez les patients âgés de moins de 75 ans. Elle n’inclut qu’un nombre limité d’études, de qualité méthodologique non précisée et cliniquement hétérogènes. Une place pour cette stratégie de traitement basée sur le dosage du BNP reste à préciser.

Insuffisance cardiaque : exercices physiques bénéfiques et sans danger ?

Van Royen P.

Minerva 2010 Vol 9 numéro 4 pages 50 - 51


Cette RCT montre qu’un programme d’exercices physiques chez des patients avec insuffisance cardiaque âgés d’environ 60 ans améliore la survie et diminue les hospitalisations (preuve de pertinence clinique douteuse) et améliore l’état de santé auto-évalué (preuve solide). De tels programmes doivent être individualisés et supervisés.

Revalidation au domicile après hospitalisation ?

Vanderstraeten G.

Minerva 2010 Vol 9 numéro 3 pages 36 - 37


Cette étude montre qu’une revalidation ambulatoire à l’hôpital n’est pas différente d’une revalidation au domicile chez des personnes âgées à leur sortie d’hospitalisation pour affection neurologique ou locomotrice en termes de capacités fonctionnelles. Moins de réhospitalisations sont observées en cas de revalidation au domicile mais la validité de ce critère de jugement peut être mise en doute.

Bronchiolite aiguë : sérum hypersalin en nébulisation ?

Godding V.

Minerva 2009 Vol 8 numéro 9 pages 118 - 119


Cette analyse montre un intérêt probable de la nébulisation de sérum hypersalin pour réduire la durée d’hospitalisation des nourrissons présentant une bronchiolite aiguë.

Réhabilitation respiratoire et BPCO (suite)

Chevalier P.

Minerva 2009 Vol 8 numéro 9 pages 132 - 132


Au vu du nombre très faible de patients inclus dans les études, l’évaluation de l’efficacité de la réhabilitation respiratoire en cas de BPCO en termes d’événements cliniques prévenus (exacerbations, hospitalisations, décès) ne peut se faire sur base de preuves suffisamment fiables. La prévalence élevée de cette affection impose de réaliser des études d’envergure et de bonne qualité.

Acides gras polyinsaturés et insuffisance cardiaque (étude GISSI-HF)

Brohet C.

Minerva 2009 Vol 8 numéro 6 pages 70 - 71


Cette étude ne montre pas de bénéfice important de l’administration d’1g d’acides gras polyinsaturés (oméga 3) chez des personnes souffrant d’insuffisance cardiaque symptomatique pour les critères primaires (mortalité d’une part, mortalité ou hospitalisation cardiovasculaire d’autre part). Ces résultats rejoignent ceux d’une méta-analyse qui concernait l’ensemble de la prévention cardiovasculaire (primaire et secondaire).

Pharmacien et patient insuffisant cardiaque

Laekeman G.

Minerva 2009 Vol 8 numéro 5 pages 66 - 66


Cette étude montre la plus-value possible d’une intervention directe d’un pharmacien au niveau d’un patient insuffisant cardiaque en termes de preuve pour la morbidité. La faisabilité de tels soins pharmaceutiques en Belgique doit encore être évaluée.

Efficacité de la rosuvastatine en cas d’insuffisance cardiaque

Lemiengre M.

Minerva 2009 Vol 8 numéro 2 pages 16 - 17


Cette étude montre que l’ajout de 10 mg de rosuvastatine à un traitement de référence chez des patients présentant une insuffisance cardiaque modérée à sévère n’a pas d’effet sur leur temps de survie ni sur le délai de leur hospitalisation ultérieure.

Sartan ou IEC chez des patients à haut risque vasculaire ?

Chevalier P.

Minerva 2008 Vol 7 numéro 9 pages 132 - 133


Chez des patients à haut risque cardiovasculaire, cette étude ONTARGET montre que le telmisartan n’est pas inférieur au ramipril en termes de prévention d’événements cardiovasculaires. L’efficacité (proportionnelle au risque initial) du ramipril est prouvée versus placebo dans cette indication, celle du telmisartan indirectement. Pour l’association des deux médicaments, aucun bénéfice n’est montré versus ramipril mais davantage d’effets indésirables sont présents.

Cette méta-analyse montre un intérêt de la mise en place de programmes interdisciplinaires visant à augmenter les capacités physiques des personnes âgées vivant au domicile, à prendre en considération leurs problèmes sociaux et à maintenir ainsi leur autonomie. En l’absence de différences montrées entre les interventions, au niveau de leur intensité (nombre de visites, durée de l’intervention) ou en termes de disciplines professionnelles à impliquer, il n’est cependant pas possible de faire des recommandations individualisées.

Evaluation multifactorielle et intervention ciblée pour la prévention des chutes

Chevalier P.

Minerva 2008 Vol 7 numéro 4 pages 62 - 63


Cette méta-analyse n’apporte pas les preuves d’un bénéfice d’une intervention de dépistage multifactoriel des risques de chute avec une correction individualisée de ces facteurs de risque chez des personnes âgées résidant à domicile. Elle illustre les limites méthodologiques des études originales et leur hétérogénéité ainsi que la pauvreté des critères évalués. Une efficacité d’interventions plus complètes est peut-être possible, mais doit être confirmée. Les guides de pratique actuels devront probablement être amendés pour apporter davantage de précision dans leurs recommandations sur les interventions multifactorielles.

Intérêt des médicaments antidiabétiques en cas d’insuffisance cardiaque

Chevalier P. , Jandrain B.

Minerva 2008 Vol 7 numéro 4 pages 56 - 57


Cette synthèse méthodique, ne permettant que des méta-analyses fort partielles d’études en majorité d’observation, montre que la metformine est le seul médicament antidiabétique qui ne soit pas associé à une nuisance chez des patients diabétiques présentant une insuffisance cardiaque. Sauf pour la rosiglitazone, pour laquelle une augmentation de risque est montrée pour les hospitalisations pour insuffisance cardiaque mais pas pour la mortalité globale, les données de la littérature sont actuellement insuffisantes pour déterminer la meilleure approche du contrôle glycémique chez de tels patients.

BPCO : réhabilitation respiratoire et administration de suppléments d’oxygène

Chevalier P.

Minerva 2008 Vol 7 numéro 3 pages 48 - 48


Un bénéfice prouvé d’une oxygénothérapie d’au moins 15 heures par jour n’est montré qu’en cas de BPCO avec insuffisance respiratoire sévère. Une réhabilitation respiratoire améliore l’état de santé respiratoire et diminue la dyspnée sans augmenter le périmètre de marche ni apporter de preuve d’un bénéfice sur les complications de la BPCO.

Médicaments inhalés pour le traitement de la BPCO stable

Chevalier P.

Minerva 2008 Vol 7 numéro 3 pages 34 - 35


Cette synthèse méthodique confirme les preuves disponibles sur lesquelles sont basés les guides de pratique actuels qui recommandent l’utilisation de corticostéroïdes inhalés, de ß2-mimétiques à longue durée d’action ou de tiotropium dans certains stades de BPCO stable. Elle montre cependant que les preuves d’un bénéfice se limitent aux patients symptomatiques (dyspnée, exacerbations fréquentes) et avec un VEMS au moins inférieur à 60% (généralement en-dessous de 50%). La littérature ne montre pas de différence de bénéfice entre tiotropium, ß2-mimétiques à longue durée d’action ou corticostéroïdes inhalés qui peuvent, dans cette indication, être utilisés séparément. L’association de ces médicaments montre une plus-value faible ou inexistante comparée à une monothérapie.