Resultats par mot-clé : 'embolie pulmonaire'


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Anticoagulants oraux directs (AOD) pour le traitement de la thrombose veineuse profonde

Van Cauwenbergh S.

Minerva 2024 Vol 23 numéro 6 pages 118 - 121


Cette mise à jour d’une synthèse méthodique Cochrane de RCTs présentant un risque de biais limité, confirme que, pour le traitement à long terme (≥ 7 mois) de la TVP, il n’y a pas de différence entre les AOD et les anticoagulants classiques dans la prévention de la récidive de TEV, de la récidive de TVP et de l’embolie pulmonaire. Les inhibiteurs de la thrombine (après 7 mois) et les inhibiteurs du facteur Xa (après 3 à 12 mois) entraîneraient toutefois moins d’hémorragies majeures. À ce sujet, on a cependant moins de certitude après une analyse de sensibilité prenant en compte le risque de biais des études incluses. Des recherches supplémentaires sont donc nécessaires sur la sécurité des différents AOD comparés entre eux, ainsi que pour certains sous-groupes. Des recherches supplémentaires sont également nécessaires en ce qui concerne la qualité de vie.

Cette mise à jour d’une synthèse méthodique Cochrane de RCTs qui ont été correctement menées d’un point de vue méthodologique confirme que, sur la base des données probantes actuellement disponibles, il n’y a aucune différence entre les AOD et les anticoagulants classiques en ce qui concerne l’efficacité du traitement à long terme (jusqu’à 12 mois) de l’embolie pulmonaire. Il n’y avait pas non plus de différence entre les deux options thérapeutiques quant aux hémorragies majeures, mais des recherches plus approfondies dans certains sous-groupes et avec différents AOD sont vivement recommandées.

Les auteurs concluent que la thromboprophylaxie par aspirine est non inférieure à l’HBPM pour la prévention des événements mortels chez les patients ayant subi un traumatisme orthopédique et est associée à de faibles fréquences de thrombose veineuse profonde, d'embolie pulmonaire et de décès toutes causes confondues à 90 jours. Malgré certaines limitations méthodologiques, les résultats sont cliniquement significatifs et sont en faveur de l’aspirine en cas de traumatisme orthopédique en raison de ses coûts inférieurs et de son administration moins lourde que celle d’injections d’HBPM. Le schéma (durée de la prophylaxie, injection préalable d’une ou deux doses d’HBPM) reste cependant à préciser.

Cette publication européenne consiste en une étude randomisée en grappe, croisée, de bonne qualité méthodologique. Elle montre la non-infériorité pour le risque d'échec diagnostique en termes d'événements thromboemboliques à 3 mois de la règle YEARS et l’utilisation du seuil des D-dimères ajusté pour l’âge chez les patients présentant au moins un critère de la règle PERC, par rapport à la stratégie conventionnelle d’exclusion d’embolie pulmonaire aux urgences. La réduction de l’utilisation de l’imagerie par angioCT est confirmée également.

Le traitement antiplaquettaire doit-il être repris après une hémorragie intracérébrale ?

Scheldeman L. , Demeestere J.

Minerva 2021 Vol 20 numéro 4 pages 40 - 44


Cette étude randomisée, contrôlée, en ouvert, multicentrique, pragmatique, qui a été correctement menée, avec évaluation de l’effet effectuée en aveugle, suggère que, chez les patients qui ont fait une hémorragie intracérébrale sous traitement antiplaquettaire ou anticoagulation, le traitement antiplaquettaire peut être repris sans danger après la phase aiguë. En raison du risque élevé de biais de sélection et d’un manque de puissance de cette étude, ses résultats devront être confirmés par d’autres études randomisées contrôlées.

La revue systématique avec méta-analyse de bonne qualité méthodologique analysée ci-dessus met en évidence l’intérêt potentiel de l’aspirine dans la thromboprophylaxie en postopératoire du placement d’une prothèse totale de la hanche ou du genou. Elle devra être considérée, vu sa bonne tolérance et son faible coût, à la place certainement des anticoagulants oraux et probablement des HBPM. De nouvelles études semblent incontournables.

Cette étude randomisée, en double aveugle, compare l’enoxaparine au rivaroxaban en cas d’intervention orthopédique non majeure d’un membre inférieur chez des patients relativement jeunes. Les résultats montrent une diminution du risque de 75% dans le groupe traité par rivaroxaban par rapport au groupe traité par enoxaparine sur la survenue d’événements thromboemboliques majeurs. Les résultats de cette étude semblent prometteurs mais le nombre absolu très faible d’événements et de nombreuses limitations méthodologiques doivent rendre les cliniciens prudents.

L’étude américaine confirme les résultats de l’étude hollandaise dans une population états-unienne, avec une même réduction (14%) du nombre d’examens d’imagerie prescrits. De plus, en ne considérant qu’un seul des items YEARS – diagnostic alternatif moins probable que l’embolie pulmonaire – item prépondérant, on obtient les mêmes résultats.

L’utilisation de l’algorithme YEARS utilisant trois variables du score de Wells (des signes cliniques de thrombose veineuse profonde, l’hémoptysie et la présomption d’être le diagnostic le plus probable) et le taux de D-dimères permet, pour le praticien ayant la même perception de la probabilité clinique de l’embolie pulmonaire que les auteurs de l’étude, une réduction significative du nombre d’angioTDM à réaliser, sans risque supplémentaire à 3 mois pour le patient versus un algorithme plus complet. Cette économie réduit les risques liés à l’irradiation et à l’injection de produits de contraste iodés de cet examen radiologique complémentaire.

Cette RCT montre que le patient ayant présenté une TVP symptomatique ou une embolie pulmonaire objectivement démontrée et traitée par anticoagulant pendant 6 à 12 mois peut poursuivre pour un an le traitement anticoagulant. Le rivaroxaban à 10 mg/j s’avère un choix plus efficace que l’aspirine et ce sans augmenter le risque d’hémorragie.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyses aux réelles limites méthodologiques, montre un résultat statistiquement significatif en termes de réduction de TVP et de TEV mais pas en termes d’EP ni de mortalité spécifique d’une thromboprophylaxie prolongée avec l’énoxaparine, l’apixaban, le rivaroxaban ou le betrixaban, après un séjour hospitalier secondaire à un épisode aigu. Ce bénéfice doit être mis en balance avec le risque augmenté de façon statistiquement significative de développer une hémorragie majeure.

Cette étude d’une grande cohorte de femmes montre qu’il y a un risque accru, sous contraceptifs oestroprogestatifs oraux combinés, d’accidents vasculaires veineux (embolie pulmonaire) et artériels (accident vasculaire cérébral et infarctus du myocarde). Il convient dès lors d’en avertir les femmes qui désirent recourir à ce moyen contraceptif et de privilégier une combinaison associant des doses réduites d’éthinylestradiol (20 µg) pour l’œstrogène et du lévonorgestrel. Cette étude présente de nombreuses limites méthodologiques et les résultats devront être confirmés dans d’autres études menées adéquatement.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse de la Cochrane Collaboration montre que les nouveaux anticoagulants oraux – inhibiteurs du facteur Xa et inhibiteurs directs de la thrombine – ont une efficacité et une sécurité similaires à celles des anticoagulants standards pour le traitement à long terme de l’embolie pulmonaire, que ce soit en termes de récidive de l’embolie pulmonaire, récidive de la maladie thromboembolique veineuse, apparition d’une thrombose veineuse profonde, mortalité globale ou survenue d’hémorragies majeures. Ils ont l’avantage de se prendre à dose fixe par voie orale sans nécessité de monitoring de tests de la coagulation mais ils ont l’inconvénient de ne pas avoir d’antidote spécifique et d’être associé à un coût plus élevé. Seules des données obtenues dans la vraie vie pourront nous conforter à utiliser ces médicaments et à condition que le coût lié à leur utilisation soit raisonnable.

La tinzaparine, une HBPM, n’apparait pas supérieure aux antivitamines K pour le traitement d’une thromboembolie veineuse dans le contexte d’un cancer si ce n’est pour les hémorragies non sévères mais cliniquement pertinentes. Ces résultats ne peuvent cependant pas être extrapolés en cas de traitements anticancéreux thrombopéniants, faute de données spécifiques.

Cette RCT montre l’intérêt de prolonger, au-delà des 6 mois initiaux, un traitement anticoagulant par AVK durant 18 mois chez des patients ayant présenté un premier épisode d’EP non provoquée, sans maintien du bénéfice observé après l’arrêt de ce traitement.

FA : plus-value de l’édoxaban versus warfarine ?

Chevalier P.

Minerva 2016 Vol 15 numéro 1 pages 5 - 8


Cette RCT incluant des patients en FA avec un score CHADS2 ≥ 2 et sans haut risque hémorragique montre une non infériorité en efficacité de l’édoxaban versus warfarine (mais peut-être une infériorité en cas de fonction rénale normale), sans différence au niveau de la mortalité globale mais avec moins de saignements majeurs.

Cette RCT montre une non infériorité en efficacité préventive de récidive de l’édoxaban versus warfarine après un traitement initial d’une médiane de 7 jours par héparine chez des patients présentant une thromboembolie veineuse (récidive dans 20% des cas).

Cette étude montre qu’un test de D-dimères rapide et binaire, s’il se révèle négatif et est confirmé comme tel un mois plus tard, pourrait justifier l’arrêt d’un traitement anticoagulant après une période de 3 à 7 mois chez la femme mais non chez l’homme en cas de TEV non provoquée. Cependant, le seuil d’incidence de récidive « acceptable » est consensuel et une décision partagée de prolongation ou d’arrêt de l’anticoagulation, suivant le risque de récidive et le risque hémorragique, nous semble plus appropriée.

Cette sommation des résultats de 6 synthèses méthodiques confirme les précédentes conclusions formulées dans la revue Minerva : pour la prévention thromboembolique veineuse post chirurgie orthopédique majeure (prothèse totale de hanche ou de genou), les NAOs dabigatran, rivaroxaban et apixaban ne présentent qu’un bénéfice clinique marginal versus héparines de bas poids moléculaire tout en augmentant le risque hémorragique.

D-dimères : seuils en fonction de l’âge : fiables ?

La rédaction Minerva

Minerva 15 04 2014


Cette synthèse méthodique avec méta-analyse de bonne qualité montre l’intérêt d’appliquer des seuils différents de D-dimères en fonction de l’âge (âge*10 mcg/L) pour exclure, chez des personnes à probabilité faible, la présence d’une embolie pulmonaire.

Cette première étude de cohorte prospective en médecine générale confirme que le médecin de famille peut exclure une embolie pulmonaire en toute sécurité en cas de score de Wells ≤ 4 en association avec un test de D-dimères négatif.

Cette étude montre que, chez des adultes >40 ans immobilisés pour une pathologie médicale, un traitement par rivaroxaban durant 10 jours n’est pas inférieur à de l’énoxaparine, mais qu’il provoque par contre davantage de saignements majeurs ou cliniquement pertinents. Le traitement de 25 jours supplémentaires avec du rivaroxaban étant comparé à un placebo après les 10 jours d’énoxaparine, aucune conclusion pratique n’est possible à ce terme.

Rivaroxaban pour traiter une embolie pulmonaire symptomatique ?

La rédaction Minerva

Minerva 28 01 2013


Cette étude montre la non infériorité au point de vue efficacité et sécurité d’un traitement par rivaroxaban (d’abord 2 x 15 mg/j durant 3 semaines puis 1 x 20 mg/j durant un total de 3, 6 ou 12 mois) versus énoxaparine puis antagoniste de la vitamine K chez des sujets présentant une embolie pulmonaire aiguë symptomatique et en forte majorité hospitalisés et âgés de moins de 65 ans.

Cette méta-analyse confirme qu’une plus-value clinique nette du rivaroxaban et de l’apixaban versus HBPM en prévention des événements thromboemboliques en cas d’intervention orthopédique majeure (PTH et PTG) n’est pas franche en termes de survenue d’événements cliniques (thromboembolie et saignement) et que le risque de saignement est plus important avec des doses plus élevées de ces 2 médicaments anti facteur Xa.

HBPM chez des patients avec pathologie médicale aiguë

Chevalier P.

Minerva 2012 Vol 11 numéro 4 pages 45 - 46


Cette RCT montre l’absence d’intérêt de l’ajout d’énoxaparine au port de bas élastiques à compression étagée comparé au seul port de ces bas en termes de diminution des décès de toute cause chez des patients hospitalisés pour une maladie aiguë et à risque de TEV.

Suivi d’un traitement anticoagulant

Chevalier P.

Minerva 2012 Vol 11 numéro 3 pages 34 - 35


Cette synthèse méthodique a rassemblé de manière correcte les résultats de synthèses et d’études randomisées ou non. La non concordance des résultats, l’absence fréquente de résultats pour les événements cliniques, l’hétérogénéité clinique des études ne permettent pas de conclusion fiable sauf pour un meilleur maintien des valeurs cibles d’INR lors d’une surveillance d’un traitement anticoagulant en service d’anticoagulation spécialisé versus soins courants pour des adultes.

Pas d’apixaban pour les patients immobilisés par une pathologie médicale

Chevalier P.

Minerva 2012 Vol 11 numéro 2 pages 23 - 24


Cette étude ne montre, chez des patients hospitalisés pour raison médicale et à risque de thrombo-embolie veineuse, aucune plus-value significative d’un traitement long (environ 25 jours) d’apixaban 2,5 mg 2 x/j PO versus énoxaparine 40 mg/j SC pendant environ 7 jours pour la prévention d’incidents thrombo-emboliques veineux ; elle montre par contre que l’apixaban provoque davantage de saignements majeurs.

Cette étude évaluant l’intérêt de l’apixaban en post chirurgie orthopédique prothèse de hanche, ne montre pas plus que les études avec le rivaroxaban et le dabigatran d’efficacité supérieure versus énoxaparine pour la prévention des événements thromboemboliques symptomatiques.

TVP : rivaroxaban ?

Chevalier P.

Minerva 2011 Vol 10 numéro 3 pages 36 - 37


Cette étude montre une non infériorité du rivaroxaban, nouvel anticoagulant oral, versus énoxaparine puis antivitamine K dans le traitement initial puis la prévention d’une thrombose veineuse profonde symptomatique, mais en l’absence de comparaison avec un principe actif, l’étude à plus long terme est peu instructive. L’intérêt du rivaroxaban dans la pratique (efficacité/sécurité globale/coût) reste à déterminer.

Cette étude montre que les patients ayant présenté un épisode de maladie thromboembolique veineuse idiopathique et présentant des D-dimères anormaux 1 mois après l’arrêt du traitement anticoagulant oral d’au moins 3 mois, ont un risque de récidive significativement plus élevé, lequel est diminué par la reprise de l’anticoagulothérapie. La durée optimale du traitement en cas de taux de D-dimères normal n’est cependant pas déterminée par cette étude.

Quelle est la meilleure stratégie diagnostique pour exclure une embolie pulmonaire?

Chevalier P.

Minerva 2005 Vol 4 numéro 4 pages 54 - 56


Cette synthèse méthodique montre l’exactitude de différents examens en première intention pour le diagnostic de l’embolie pulmonaire: l’artériographie pulmonaire, la scintigraphie pulmonaire de perfusion et les D-dimères. L’exactitude de l’angioscanner reste à établir. En pratique, la détermination du risque d’embolie pulmonaire reste la première étape. En cas de risque faible, une détermination des D-dimères est le premier examen à faire. Si le taux est normal, les investigations peuvent s’arrêter. Si ce taux est élevé, une mise au point complémentaire est nécessaire, comme dans le cas d’un risque initial modéré ou élevé. Dans ce cas, une scintigraphie pulmonaire est souvent l’examen performant le plus facilement accessible.

L’étude PREVENT montre qu’un traitement avec de la warfarine à faible intensité d’anticoagulation (INR cible entre 1,5 et 2,0),durant deux ans, est efficace dans la prévention d’une récidive thrombo-embolique chez des patients traités depuis au moins trois mois pour une thrombose veineuse profonde idiopathique. L’étude ELATE conclut que pour une population semblable (présentant probablement un risque a priori plus élevé) un traitement conventionnel (INR cible entre 2,0 et 3,0) est plus efficace que l’administration de warfarine à faible intensité. Une thérapie à faible intensité de warfarine ne réduit pas les risques d’hémorragies majeures. Ces études ne donnent pas de réponse quant à la durée idéale du traitement préventif après une thrombose veineuse profonde idiopathique, mais un traitement préventif d’un (minimum) de deux ans semble judicieux.

Quel est le test D-dimères le plus performant pour exclure une TVP ou une embolie pulmonaire?

Lemiengre M. , Vanhee L.

Minerva 2005 Vol 4 numéro 4 pages 58 - 60


Cette méta-analyse semble montrer qu’un test ELISA semi-quantitatif pour mesurer les Ddimères chez les patients avec suspicion de thrombose veineuse profonde ou d’embolie pulmonaire est le test D-dimères le plus performant pour exclure ces diagnostics: un résultat de test négatif chez un patient à faible risque a priori est un argument suffisamment fort pour exclure ces diagnostics. Pour la détermination des D-dimères, le test ELISA semi-quantitatif est donc le premier choix.

Numéro à thème: la maladie thrombo-embolique

La rédaction Minerva

Minerva 2005 Vol 4 numéro 4 pages 51 - 51

Intérêt du test D-dimères lors d'une suspicion de TVP

Lemiengre M. , Vanhee L.

Minerva 2005 Vol 4 numéro 4 pages 52 - 54


Cette étude démontre que lorsqu’une thrombose veineuse profonde est suspectée chez un patient avec risque a priori faible de TVP (5%), sur base d’un score clinique, un test D-dimères négatif représente un bon argument excluant. Chez les patients avec un risque a priori élevé (>15%) une échographie avec compression des membres inférieurs est indiquée en première instance. Chez ces derniers patients, une thrombose veineuse peut être exclue lorsque les deux tests, D-dimères et échographie avec compression, restent négatifs.

Prévention de la récidive thrombo-embolique chez le patient cancéreux

Lannoy J.

Minerva 2005 Vol 4 numéro 4 pages 63 - 65


Cette étude montre qu’en prévention secondaire de la thrombo-embolie veineuse chez des patients cancéreux qui en ont présenté récemment une, les héparines à bas poids moléculaires sont plus efficaces et aussi sûres que les anticoagulants oraux.