Resultats par mot-clé : 'tumeur maligne du sein'


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Cette synthèse méthodique avec méta-analyse présentant différentes limitations méthodologiques, conclut qu’il n’y a pas de preuve que les dépistages du cancer couramment utilisés, à l’exception de la sigmoïdoscopie, permettraient de sauver des vies ou de prolonger la durée de vie. Ainsi, les résultats d’une revue systématique antérieure sont confirmés par l’inclusion d’études plus récentes.

Les auteurs notent trois résultats de leur étude de cohorte aux implications cliniques claires. Premièrement, outre la biopsie, l'âge au moment d'une mammographie faussement positive et la densité mammaire mammographique doivent être pris en compte dans l'individualisation des programmes de surveillance chez les femmes présentant un résultat faussement positif. Deuxièmement, une surveillance étroite et intensive lors des deux prochaines campagnes de dépistage peut être particulièrement utile. Troisièmement, une sensibilisation à long terme à la maladie doit être encouragée auprès des femmes présentant un résultat faussement positif afin de contribuer à réduire le risque accru d'incidence et de mortalité du cancer du sein chez ces femmes. Les femmes qui ont été l’objet d’un faux positif à la mammographie de dépistage constitue un groupe plus à risque de présenter un cancer du sein et d’en mourir. Il faut donc lui accorder une attention particulière.

Pour les auteurs de cette étude de suivi à long terme de 2 essais randomisés, l'utilisation de CEE, par rapport à un placebo, chez les femmes ayant déjà subi une hystérectomie, est significativement associée à une incidence et une mortalité par cancer du sein plus faibles, alors que la prescription de CEE plus MPA, par rapport à un placebo, chez les femmes qui avaient un utérus intact, est significativement associée à une incidence plus élevée du cancer du sein, mais à aucune différence significative dans la mortalité par cancer du sein. Pour Minerva, ces traitements hormonaux doivent être évités en raison d’une balance bénéfice/risque défavorable et la recommandation de 2013 sur le traitement hormonal de substitution reste valable.

Un programme de kinésithérapie adapté au syndrome des brides lymphatiques axillaires avec une composante éducative sur la réduction des symptômes du syndrome améliore le handicap de l'épaule perçu par les malades et les aspects physiques et fonctionnels spécifiques de la qualité de vie par rapport aux exercices standard des bras avec la même composante éducative. La prise en charge par kinésithérapie précoce après chirurgie axillaire pour un cancer du sein est recommandée pour éviter le développement d’un lymphœdème. La présente étude contrôlée suggère qu’une une kinésithérapie spécialisée pour éviter les conséquences du syndrome des brides lymphatiques axillaires pourrait être bénéfique, du moins à court terme. D’autres études contrôlées pour confirmer les résultats initiaux et des données avec un suivi plus long sont nécessaires avant de recommander de l’intégrer dans la pratique quotidienne.

Cette RCT, de bonne qualité méthodologique, montre que chez des patientes présentant un cancer du sein devant être opéré et à risque de développer des complications post-opératoires, un programme structuré d’exercices permet d’améliorer après 1 an, versus soins usuels, la fonction du membre supérieur sans occasionner plus de risques. Ce programme n’a été pratiqué que par des kinésithérapeutes spécialisés et sur des patientes motivées.

Les résultats de la mise à jour à long terme d’IBIS-II montrent un effet continu significatif à 12 ans de suivi de 5 ans de traitement par anastrozole dans la prévention du cancer du sein chez les femmes ménopausées à haut risque évalué selon leur âge. Aucun nouvel événement indésirable majeur n'a été identifié. Avec 12 ans de suivi, ces données renforcent les conclusions du rapport initial.

Les auteurs de cette RCT de bonne qualité méthodologique concluent que l'utilisation d'un dépistage supplémentaire par IRM chez les femmes ayant un tissu mammaire extrêmement dense et des résultats normaux à la mammographie a permis de diagnostiquer un nombre significativement moins élevé de cancers d'intervalle que la mammographie seule pendant une période de dépistage de 2 ans. Le bénéfice sur la mortalité n’est pas étudié ici.

Les données de l’étude du BRCA1 and BRCA2 Cohort Consortium, dont la qualité méthodologique est relativement correcte, sont la meilleure source actuelle d’évaluation du risque de développer un cancer du sein et de l’ovaire chez la femme porteuse d’une mutation BRCA1 ou BRCA2 en tenant compte de l’histoire familiale et de la localisation du gène. Ce risque est élevé, voire très élevé (80% à 80 ans pour un premier cancer du sein) et relativement précoce. Elles sont très utiles, en 2018, pour informer correctement ces femmes.

Cette étude de suivi randomisée, contrôlée par placebo montre une survie sans maladie significativement meilleure après un traitement par inhibiteur de l’aromatase pendant une durée prolongée à 10 ans chez les femmes ménopausées atteintes d’un cancer du sein primaire avec récepteurs hormonaux positifs. On n’a cependant pas constaté de différence en termes de survie. Par ailleurs, le létrozole est associé à un plus grand nombre d’effets indésirables osseux (ostéoporose et fractures). La prolongation du traitement hormonal par inhibiteur de l’aromatase peut donc être envisagée, mais, à ce jour, les données concernant la balance risque-bénéfice sont insuffisantes pour le considérer comme le traitement standard.

Dans les essais cliniques évaluant les traitements médicaux anticancéreux, les patients évaluent mieux la toxicité subjective que les médecins investigateurs. En pratique, favoriser l’utilisation par les patients de questionnaires validés tels EORTC QoL en cas de chimiothérapie anticancéreuse doit permettre aux cliniciens une meilleure prise en charge des effets indésirables dans le but d’améliorer la qualité de vie en relation avec la santé.

Une étude finlandaise sur registres a évalué le risque de développer un cancer du sein chez des femmes de moins de 50 ans ayant bénéficié, pour ménorragies, d’un dispositif intra-utérin libérant du lévonorgestrel. A l’heure actuelle, ce type de DIU est considéré comme un des meilleurs traitements de cette affection gynécologique. Les résultats de cette étude montrent que l’utilisation de ces DIU est associée à un risque de cancer du sein significativement plus élevé tant pour les formes canalaires (x 1,2) que lobulaires (x 1,33). Bien que la méthodologie se basant sur des banques de mégadonnées ne soit pas idéale, les résultats observés doivent être considérés comme une alerte devant mener à réaliser de nouvelles études. Il convient cependant d’avertir du risque potentiel de cancer du sein les femmes qui se voient proposer ce type de DIU.

Les bisphosphonates comme traitement adjuvant dans le cancer du sein ?

Kruse V. , Denys H. , Cocquyt V.

Minerva 2016 Vol 15 numéro 6 pages 151 - 154


Cette méta-analyse de RCT provenant d’une seule base de données et méthodologiquement perfectible montre que les bisphosphonates en tant que traitement adjuvant du cancer du sein à un stade précoce sans métastase chez les femmes ménopausées diminuent les métastases osseuses ainsi que la mortalité liée au cancer du sein. La balance bénéfice-risque demeure indéterminée. La recherche doit se poursuivre pour connaître le schéma et la durée de traitement optimaux.

Cette étude d’observation prospective montre que la prolongation du dépistage du cancer du sein par mammographie au-delà de 70 ans n’entraîne pas de diminution importante du nombre de cancers du sein à un stade avancé. Par contre, les cas de surdiagnostic connaissent probablement une forte augmentation.

Cette étude, aux limites méthodologiques certaines, ne montre pas de différence statistiquement significative en termes d’anxiété générale et de qualité de vie, un an après l’annonce des résultats de dépistage entre les patientes ayant reçu un résultat faussement positif et celles ayant reçu un résultat négatif. Le niveau d’anxiété générale dans le groupe ayant reçu un résultat faussement positif était peut-être légèrement et transitoirement plus élevé. L’importance relative de l’annonce d’un résultat faux positif dans l’anxiété globale liée au dépistage reste à préciser.

Le dépistage du cancer du sein par mammographie a été instauré en se fondant sur l’hypothèse qu’au plus une maladie était prise tôt dans son évolution, au plus la survie allait d’office être améliorée. Malheureusement, les résultats provenant des différentes études ne rencontrent pas nos espoirs. Ceux-ci ne nous permettent plus d’affirmer que, dans les pays disposant de soins de santé accessibles et d’un niveau technologique élevé, le dépistage systématique du cancer du sein représente un bénéfice pour la santé. Il entraîne même une diminution de la qualité de vie pour un vaste groupe de patientes. Tant que le programme reste d’actualité, le médecin présentera aux patientes une information détaillée et claire de la balance bénéfice-risque du dépistage du cancer du sein par mammographie afin qu’elles puissent prendre une décision éclairée.

Le programme actuel de dépistage du cancer du sein a-t-il encore un avenir ?

Poelman T.

Minerva 2014 Vol 13 numéro 6 pages 66 - 66


Cette méta-analyse d’études contrôlées montre que chez des femmes avec un risque élevé de cancer du sein les modulateurs sélectifs des récepteurs aux estrogènes (SERM) diminuent de manière statistiquement significative l’incidence des cancers du sein invasifs avec récepteurs sensibles aux estrogènes. Elle ne permet cependant pas de savoir quelle est la place des SERM dans la prévention du cancer du sein car une efficacité préventive sur la mortalité totale et sur la mortalité liée au cancer du sein n’est pas montrée et le rapport entre les bénéfices et les effets indésirables (tels que les évènements thromboemboliques et le carcinome de l’endomètre) n’est pas clairement établi.

Dépistage du cancer du sein par mammographie

Michiels B.

Minerva 15 03 2014


Cette synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration montre que le dépistage systématique du cancer du sein chez les femmes en bonne santé âgées de 39 à 74 ans a plus d’inconvénients que d’avantages. Une révision s’impose en matière de politique de dépistage du cancer du sein par mammographie.

Un traitement hormonal de substitution (THS) n’est pas indiqué en prévention primaire et secondaire des affections cardiovasculaires, de la démence ou de la perte des capacités cognitives chez les femmes ménopausées. Un THS est efficace dans la prévention des fractures dues à l’ostéoporose après la ménopause mais cette option thérapeutique ne se justifie que chez les femmes pour lesquelles le risque est important et pour lesquelles un autre traitement n’est pas possible. A l’heure actuelle, nous ne disposons pas de suffisamment de données pour estimer le risque sur le long terme de l’utilisation du THS chez les femmes de moins de 50 ans en pré-ménopause ou ménopausées.

En Belgique, le dépistage systématique tous les 2 ans du cancer du sein par mammographie chez les femmes de 50 à 69 ans est recommandé. Cette étude de Bleyer précise que le bénéfice net de la mammographie de dépistage a, au mieux, un impact limité sur la mortalité par cancer du sein et n’a sans doute eu aucun impact sur les cancers du sein à un stade avancé. Et cela au prix de surdiagnostics de l’ordre de 30% de tous les cancers diagnostiqués par mammographie et de cancers induits par des mammographies répétées.

Il ressort de cette étude qu’une monothérapie adjuvante par létrozole est supérieure au tamoxifène chez les femmes ménopausées atteintes de cancer du sein hormonosensible. Un traitement séquentiel par tamoxifène et létrozole ne donne pas de meilleurs résultats que le létrozole en monothérapie.

Radiothérapie adjuvante : nécessaire après chirurgie conservatrice d’un cancer du sein invasif

Cocquyt V. , De Maeseneer D.

Minerva 2012 Vol 11 numéro 6 pages 71 - 72


Cette mise à jour d’une précédente méta-analyse sur données individuelles montre qu’une radiothérapie après chirurgie mammaire conservatrice diminue de moitié le risque de récidive du cancer du sein, soit une réduction absolue de risque de 15% sur 10 ans. Le risque absolu est plus important chez les femmes jeunes à moindre risque de récidive. L’efficacité sur les décès par cancer du sein à 15 ans de suivi est moindre avec une réduction absolue de risque de 4%. Une radiothérapie adjuvante ne montre pas de bénéfice en termes de mortalité globale.

Un traitement d’emblée par exémestane durant 5 ans est équivalent à un traitement séquentiel avec tamoxifène durant 2 à 3 ans suivi d’exémestane jusqu‘au terme des 5 ans comme traitement adjuvant d’un cancer du sein hormonosensible en post ménopause. D’autres recherches sont nécessaires pour identifier les paramètres pronostiques et les bio marqueurs pour sélectionner les patientes pour l’un ou l’autre de ces traitements.

Cette étude semble montrer une efficacité d’une kinésithérapie précoce (incluant un drainage lymphatique manuel) versus programme éducatif dans la prévention d’un oedème lymphatique pendant au moins un an post chirurgie pour cancer du sein incluant un curage des ganglions lymphatiques axillaires. Les résultats de cette 1ère étude associant un drainage lymphatique aux exercices en traitement précoce demandent confirmation.

La contraception orale augmente-t-elle le risque de cancer du sein avant la ménopause ?

Peremans L.

Minerva 2007 Vol 6 numéro 10 pages 152 - 153


Cette méta-analyse d’études cas-contrôles, ainsi qu’une étude cas-contrôles plus récente, suggèrent que l’utilisation d’une contraception orale, surtout à un jeune âge (avant la première grossesse), est liée à un risque accru de cancer du sein avant la ménopause. Une étude de cohorte suivant de jeunes consommatrices de CO et enregistrant la survenue des cancers du sein avant la ménopause est nécessaire dans les meilleurs délais. La contraception orale reste une méthode contraceptive sûre. Il faut prendre le temps d’un bon counselling, avec discussion des avantages comme des inconvénients de son utilisation, lors de sa prescription. Un suivi soigneux des jeunes femmes qui y ont recours en matière de dépistage du cancer du sein est à envisager mais ses modalités ne sont pas (encore) consensuelles.

Radiothérapie après chirurgie d’épargne mammaire

Cocquyt V.

Minerva 2006 Vol 5 numéro 3 pages 43 - 46


Ces deux études montrent que l'adjonction de la radiothérapie à un traitement par tamoxifène après chirurgie d'épargne mammaire pour des tumeurs hormonosensibles, réduit le risque de récidive locale, sans impact néanmoins sur la survie. La réduction absolue de récidive locale (3%) pour les femmes âgées de plus de 70 ans avec une tumeur mammaire hormonosensible T1N0, est probablement moins importante sur le plan clinique, vu la morbidité et les coûts liés à la radiothérapie. Des études devraient pouvoir distinguer les sous-groupes qui pourraient tirer un bénéfice de la radiothérapie de ceux auxquels ce traitement pourrait être épargné.

Anastrozol et tamoxifène pour traiter le cancer du sein

Cocquyt V.

Minerva 2004 Vol 3 numéro 2 pages 20 - 22


Cette étude montre que l’anastrozol est efficace et bien toléré comme traitement adjuvant du cancer du sein chez la femme ménopausée. Les données d’efficacité et de sécurité pour une utilisation prolongée (plus de cinq ans) sont cependant encore insuffisantes. Pour le traitement du cancer du sein avec récepteurs hormonaux positifs chez la femme ménopausée, le tamoxifène reste le premier choix. L’anastrozol est conseillé en cas de contre-indication du tamoxifène.

Chirurgie conservatrice versus mastectomie radicale

Serreyn R. , Van den Broecke R.

Minerva 2004 Vol 3 numéro 2 pages 22 - 24


Cette étude,avec un suivi de 20 ans,montre que la chirurgie conservatrice du sein est au moins aussi efficace que la mastectomie totale chez des femmes présentant un cancer du sein invasif. La chirurgie conservatrice est, pour ce motif, le traitement de choix. En cas de tumeur de taille plus importante ou de volume mammaire moindre, une chirurgie conservatrice avec reconstruction partielle peut garantir un bon résultat oncologique et esthétique. La radiothérapie postopératoire est nécessaire dans tous les cas pour obtenir une diminution significative du risque de récidive locorégionale.