Resultats par mot-clé : 'détection précoce de cancer'


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Cette synthèse méthodique avec méta-analyse présentant différentes limitations méthodologiques, conclut qu’il n’y a pas de preuve que les dépistages du cancer couramment utilisés, à l’exception de la sigmoïdoscopie, permettraient de sauver des vies ou de prolonger la durée de vie. Ainsi, les résultats d’une revue systématique antérieure sont confirmés par l’inclusion d’études plus récentes.

Les auteurs notent trois résultats de leur étude de cohorte aux implications cliniques claires. Premièrement, outre la biopsie, l'âge au moment d'une mammographie faussement positive et la densité mammaire mammographique doivent être pris en compte dans l'individualisation des programmes de surveillance chez les femmes présentant un résultat faussement positif. Deuxièmement, une surveillance étroite et intensive lors des deux prochaines campagnes de dépistage peut être particulièrement utile. Troisièmement, une sensibilisation à long terme à la maladie doit être encouragée auprès des femmes présentant un résultat faussement positif afin de contribuer à réduire le risque accru d'incidence et de mortalité du cancer du sein chez ces femmes. Les femmes qui ont été l’objet d’un faux positif à la mammographie de dépistage constitue un groupe plus à risque de présenter un cancer du sein et d’en mourir. Il faut donc lui accorder une attention particulière.

Les auteurs concluent que dans leur essai, l’omission de la biopsie chez les patients présentant des résultats d’IRM négatifs a éliminé plus de la moitié des diagnostics de cancer de la prostate cliniquement insignifiant, avec un risque associé très faible d’avoir un cancer incurable diagnostiqué lors du dépistage ou comme cancer d’intervalle. Ces conclusions s’appliquent aux hommes âgés de 50 à 60 ans au moment du premier dépistage du cancer de la prostate et avec un dosage de PSA ≥ 3 ng/ml. L’analyse de l’effet de ce dépistage sur la survie globale ou spécifique n’est pas encore disponible.

Cette revue systématique avec méta-analyses, de bonne qualité méthodologique mais à la question de recherche trop large et souffrant d’une grande hétérogénéité clinique, montre que l’application d’une prise de décision médicale partagée chez les femmes de 40 à 75 ans dans le cadre du dépistage du cancer du sein pourrait légèrement améliorer les connaissances et réduire les conflits décisionnels des patientes. Beaucoup d’aspects important du problème restent inexplorés à ce jour.

Pour les auteurs, les résultats de leur revue systématique et méta-analyse suggèrent que l'IRM de la prostate avec biopsies ciblées est une stratégie efficace pour la détection précoce du cancer de la prostate. Ils ont constaté que l'IRM atténue les pièges des stratégies standard basées sur le PSA, car elle peut être associée à moins de biopsies inutiles et permet d'éviter la détection de cancers insignifiants tout en permettant de détecter les maladies cliniquement significatives. Leurs résultats soulignent la nécessité de réévaluer l’approche du dépistage de population ; cependant, la configuration optimale de l'IRM et le schéma de biopsie dans le processus de dépistage nécessitent une évaluation plus approfondie. Pour Minerva, l’intégration de l’IRM dans la stratégie diagnostique lors du dépistage opportuniste du cancer de la prostate pourrait avoir des avantages. Avant de la recommander, il faudrait avoir plus de données, notamment concernant les conditions techniques de l’IRM, le rapport coût-efficacité et les effets secondaires.

Cette analyse secondaire d'un essai clinique randomisé en grappe présentant des limites méthodologiques et dont le résultat doit être considérés comme exploratoire montre qu’une seule invitation au dépistage du cancer prostatique par dosage du PSA par rapport à la pratique standard sans dépistage systématique a réduit les décès par cancer de la prostate avec un suivi médian de 15 ans. Cependant, la réduction absolue des décès est faible. Ces données ne changent pas les recommandations actuelles, à savoir de ne pas faire de dépistage systématique chez l’homme.

Cette étude randomisée, contrôlée, menée en ouvert, qui a été menée correctement d’un point de vue méthodologique, suivant la conception de Zelen, montre que la proposition d’un autotest HPV et d’un test HPV réalisé par un médecin sans examen au spéculum accroît la participation au dépistage du cancer du col de l’utérus après 4 mois et après 1 an respectivement de 15,5% et de 17% parmi les femmes âgées de 50 à 64 ans qui n’avaient pas répondu à l’invitation au dépistage par un frottis réalisé tous les cinq ans.

Cette synthèse méthodique de la littérature d’excellente méthodologique conclu à l’absence de preuve de bonne qualité étayant la précision diagnostique des moyens de dépistage précoce des cancers de la bouche. Le rôle des professionnels de la santé de la sphère buccale de première ligne (dentistes, hygiénistes et médecins généralistes) dans le dépistage opportuniste est mis en exergue.

Cette étude randomisée contrôlée, en grappes, réalisée en Norvège, montre que sensibiliser les médecins généralistes et attirer leur attention sur l'importance d'inviter les femmes immigrantes à participer au dépistage du cancer du col de l’utérus est une stratégie réalisable bien que modestement efficace pour accroître la participation au programme, en particulier parmi les femmes immigrantes qui n'ont jamais été dépistées.

Le dépistage du cancer colorectal est une indication établie pour la recherche de sang occulte dans les selles. Pour d’autres indications, la littérature rapporte des études concernant la recherche de la cause d’une anémie ferriprive, l’activité de la rectocolite ulcéro-hémorragique et la nature infectieuse d’une diarrhée aiguë. Les autres situations cliniques n’ont pas fait l’objet d’études identifiées dans la revue systématique. La recherche de sang occulte dans les selles n’a pas de rôle démontré dans la mise au point de routine d’une affection digestive responsable de saignement potentiel hormis le dépistage du cancer colorectal. Cette conclusion sera à revoir si de nouvelles études de meilleure qualité apparaissaient dans la littérature.

Cette étude, basée sur une modélisation mathématique sans considération des rapports coûts-bénéfices, suggère que l’âge auquel il convient d’interrompre le dépistage du cancer du col de l’utérus varie en fonction de la technique utilisée. En cas d’utilisation de la cytologie seule, le dépistage pourrait être poursuivi jusque 75 ans. En cas d’utilisation de la détection d’HPV oncogènes, avec ou sans cytologie, le dépistage pourrait être arrêté à 55 ans si le dernier test est négatif. L’âge limite de 64 ans actuellement proposé en Belgique pourrait être rediscuté à la lumière de ces observations.

Cette analyse secondaire d'une cohorte de l'essai de dépistage du cancer PLCO – la plus grande de ce type à ce jour – montre que le taux de base du PSA chez les hommes âgés de 55 à 60 ans est associé à un risque significatif à long terme de cancer de la prostate. Les auteurs proposent une modification des futures pratiques de dépistage basées sur le niveau de base de PSA pour réduire le besoin de biopsie de la prostate et de surdétection de cancers cliniquement indolents, leurs résultats suggérant que le dépistage répété peut être moins fréquent chez les hommes âgés de 55 à 60 ans avec un taux bas de PSA de base < à 2,00 ng/ml et doit peut-être être arrêté chez ceux qui ont des niveaux de base de PSA < à 1,00 ng/ml.

L’étude Nelson montre que, chez des sujets tabagiques à haut risque, la mortalité par cancer du poumon est significativement plus faible chez ceux qui ont subi un dépistage par TDM à faible dose avec évaluation volumétrique des nodules détectés à la randomisation et puis à 1 an, 3 ans et 5,5 ans que chez ceux qui n'ont subi aucun dépistage. Il n’y a pas d’impact significatif sur la mortalité globale. En suivant le protocole de l’étude, 2,1% des TDM réalisées s’avèrent positives avec une valeur prédictive positive de 43,5% pour un cancer pulmonaire. On peut calculer le NND à environ 130.

Les auteurs de cette RCT de bonne qualité méthodologique concluent que l'utilisation d'un dépistage supplémentaire par IRM chez les femmes ayant un tissu mammaire extrêmement dense et des résultats normaux à la mammographie a permis de diagnostiquer un nombre significativement moins élevé de cancers d'intervalle que la mammographie seule pendant une période de dépistage de 2 ans. Le bénéfice sur la mortalité n’est pas étudié ici.

Lorsqu’ils fonctionnent sur la technique de PCR, les tests HPV réalisés sur auto-prélèvements sont aussi sensibles que sur prélèvements cliniques mais légèrement moins spécifiques. Pour atteindre les femmes habituellement sous-dépistées, la stratégie consistant à offrir des kits de prélèvements aux femmes est généralement plus efficace que l’envoi simple d’une invitation. Toutefois, elle est également beaucoup plus chère, avec des taux de réponse très variables en fonction de multiples paramètres liés à l’organisation de ces actions et à leur nature. A ce titre, et afin d’évaluer l’adhésion de la population et la transférabilité de telles mesures, des études pilotes devraient être menées avant de promouvoir des stratégies de dépistages sur auto-prélèvements à plus grande échelle.

Cette étude de cohorte, randomisée, de bonne qualité méthodologique, conclut que dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus, le test HPV en triage, combiné ou non à la cytologie, autorise un allongement au-delà de 5 ans de l’intervalle de dépistage chez les patientes de ≥ 40 ans HPV négatives. Après un virage HPV, ce délai ne peut pas excéder 5 ans.

Le développement d’un modèle de risque de développer un cancer bronchique améliore modestement la sélection des sujets à dépister en termes de prévenir un décès par cancer bronchique. Ce modèle développé aux Etats-Unis n’est pas validé pour une population européenne.

Nos modalités de contrôle d’un programme de dépistage

Michiels B.

Minerva 2017 Vol 16 numéro 2 pages 52 - 53

Dépistage annuel du cancer de l’ovaire ?

Van Hal G.

Minerva 2017 Vol 16 numéro 2 pages 31 - 34


Cette étude randomisée, contrôlée, menée à grande échelle n’a pu montrer d’avantage en termes de mortalité spécifique du cancer de l’ovaire pour aucun des programmes de dépistage du cancer de l’ovaire. Ce n’est que dans un intervalle de dépistage de 7 à 14 ans ou seulement après l’exclusion des cas de cancer de l’ovaire présents lors du démarrage du dépistage que l’on a pu montrer un petit avantage du dépistage multimodal avec mesure du taux sérique de CA 125 versus un groupe contrôle sans dépistage. Il faut poursuivre la recherche à long terme pour confirmer ces tendances.

Que penser de la prévention au moyen de programmes de dépistage ?

Michiels B.

Minerva 2017 Vol 16 numéro 2 pages 29 - 30

Répéter le dosage du PSA après une première valeur anormale ?

Tosco L. , Moris L. , Van den Broeck T. , Joniau S.

Minerva 15 07 2016


Cette étude d’observation conclut que déterminer une nouvelle fois un taux de PSA initialement augmenté (> 4 ng/ml) se justifie avant d’envisager une biopsie de la prostate. Cependant, cette conclusion demande à être confirmée par des études supplémentaires avec une plus longue période de suivi.

Cette étude pertinente et méthodologiquement correcte indique que l’ajout d’un CT-scan abdominopelvien systématique dans le cadre d’un bilan complet suivant un premier épisode thromboembolique veineux non provoqué n’apporte pas de bénéfice en termes de détection de cancers occultes alors qu’il est responsable d’une forte irradiation.

Cette étude d’observation écologique suggère une efficacité du dépistage du cancer colorectal par iFOBT réalisé dans la population des 50 à 69 ans. Par définition, l’interprétation de ces résultats doit être réalisée avec prudence, aucun lien de causalité ne pouvant être affirmé. Ces données ne peuvent pas être extrapolées tel quel au contexte belge.

Cette étude d’observation prospective montre que la prolongation du dépistage du cancer du sein par mammographie au-delà de 70 ans n’entraîne pas de diminution importante du nombre de cancers du sein à un stade avancé. Par contre, les cas de surdiagnostic connaissent probablement une forte augmentation.

L’effet du dépistage du cancer de la prostate, dépend-il du taux du PSA à l’âge de 60 ans?

Van den Broeck T. , Laurent M. , Joniau S.

Minerva 2014 Vol 13 numéro 10 pages 123 - 124


Cette étude de cohorte rétrospective comportant 2 cohortes de périodes différentes provenant de 2 études différentes suggère que l’effet du dépistage du cancer de la prostate par détermination du PSA dépend du taux de PSA à l’âge de 60 ans. En raison de limites sur le plan méthodologique, il est nécessaire de poursuivre la recherche avant de pouvoir appliquer ces résultats.

CT scan à faible dose pour le dépistage du cancer du poumon

Chevalier P. , Van Meerhaeghe A.

Minerva 15 04 2014


L’étude NLST reste la seule étude de bonne qualité méthodologique ayant montré un bénéfice d’un dépistage du cancer du poumon, dans une population à haut risque, par CT scan des poumons à basse irradiation versus RX Thorax, mais au détriment de nombreux faux positifs, de surdiagnostics, et d’effets d’amplitude incertaine pour les risques dus aux irradiations répétées. De plus, dans l’étude NLST, la qualité des radiologues et des équipes chirurgicales était de niveau académique.

En Belgique, le dépistage systématique tous les 2 ans du cancer du sein par mammographie chez les femmes de 50 à 69 ans est recommandé. Cette étude de Bleyer précise que le bénéfice net de la mammographie de dépistage a, au mieux, un impact limité sur la mortalité par cancer du sein et n’a sans doute eu aucun impact sur les cancers du sein à un stade avancé. Et cela au prix de surdiagnostics de l’ordre de 30% de tous les cancers diagnostiqués par mammographie et de cancers induits par des mammographies répétées.