Resultats par mot-clé : 'abstention thérapeutique'


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Pilule contraceptive orale combinée pour traiter la dysménorrhée primaire ?

Abid Y.

Minerva 2024 Vol 23 numéro 5 pages 96 - 101


Cette revue systématique montre que les pilules contraceptives orales (CO) sont efficaces pour traiter les dysménorrhées primaires en termes de diminution de score de la douleur et d’amélioration de la douleur. Elles augmentent les effets indésirables (spotting, maux de têtes, nausées). Les effets des CO au long cours n’ont pas été évalués. Cette étude, de bonne qualité méthodologique, est cependant basée sur des études présentant de nombreuses limites méthodologiques et dont certaines sont très anciennes. Il est nécessaire que des RCTs de bonne qualité méthodologique viennent confirmer ces résultats, comparer les CO aux antalgiques classiques, et évaluer les effets indésirables au long cours d’un traitement des dysménorrhées primaires par CO.

Les antidépresseurs diminuent le risque de rechute, mais un sevrage réussi est possible

Van Leeuwen E. , Christiaens T.

Minerva 2022 Vol 21 numéro 6 pages 132 - 135


Il ressort de cette étude randomisée, contrôlée par placebo, en double aveugle, chez des patients en première ligne, qui a été correctement menée d’un point de vue méthodologique, que, parmi les patients souffrant de dépression récurrente, une récidive de la dépression dans l’année a été observée chez 56% des patients qui ont arrêté leur antidépresseur contre 39% des patients qui ont continué leur antidépresseur (ce qui revient à un NNH de 6 pour l’arrêt). Les résultats de l’étude ne peuvent pas être entièrement extrapolés à la médecine générale car, la plupart des utilisateurs à long terme d’antidépresseurs en première ligne, n’ont connu qu’un seule ou aucune dépression antérieure, ce qui contraste avec le taux élevé de récidive dans la population étudiée. Des études sont nécessaires sur l’arrêt des antidépresseurs chez les patients présentant des symptômes dépressifs plus légers, ainsi que sur l’effet de schémas de diminution progressive plus lents.

Cette revue systématique avec méta-analyse de la Cochrane montre chez des personnes âgées de 50 ans et plus sous traitement antihypertenseur prescrit pour traiter une hypertension artérielle ou en prévention primaire de maladies cardiovasculaires et présentant une pression artérielle contrôlée, une absence de différence statistiquement significative entre l’arrêt du traitement antihypertenseur et sa poursuite en termes de mortalité totale et de survenue d’infarctus du myocarde. La qualité des données probantes, jugée par les auteurs de faible à très faible, oblige à nuancer l’impact de cette étude sur la pratique. Les auteurs considèrent que l’on ne peut tirer de conclusion définitive.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse, qui est de bonne qualité du point de vue méthodologique, montre qu’une intervention multimodale précoce chez des personnes atteintes de psychose précoce, sur le plan des critères de jugement cliniquement pertinents, comme l’arrêt du traitement, l’admission pour trouble psychiatrique, la participation à l’école ou au travail, l’amélioration des symptômes et les capacités fonctionnelles globales, est supérieure par comparaison avec la prise en charge habituelle. On ne sait pas bien chez quels patients précisément et pour quelles composantes, et avec quelle durée et quelle intensité, on peut attendre les meilleurs résultats.

Chez les patients déjà traités par trithérapie associant LAMA, LABA et corticostéroïdes inhalés pour une BPCO modérée sans exacerbations fréquentes, les corticostéroïdes inhalés peuvent être arrêtés en toute sécurité sans diminution cliniquement pertinente de la fonction pulmonaire et sans augmentation du nombre d’exacerbations. Une analyse en sous-groupe suggère que le risque d'exacerbations peut augmenter chez les patients présentant une augmentation de l'éosinophilie, pour autant qu'on puisse, dans la pratique actuelle, utiliser les éosinophiles comme bio-marqueurs.

Que penser de la desmopressine comme traitement de la nycturie chez l’homme ?

Vanneste M.

Minerva 2019 Vol 18 numéro 2 pages 18 - 23


Cette synthèse méthodique avec méta-analyse montre que la desmopressine, versus placebo à moyen terme, mais pas à court terme, réduit le nombre de mictions nocturnes sans augmentation des effets indésirables chez les hommes atteints de nycturie. La qualité de la preuve est toutefois faible à très faible, et on ignore quelle est la pertinence clinique de l’effet.

Cette synthèse méthodique et méta-analyse montre que, dans l’année qui suit l’arrêt des antidépresseurs chez les patients atteints de trouble anxieux, la récidive est plus fréquente et plus rapide.

Réduction d’un traitement chronique par inhibiteur de la pompe à protons, possible ?

Sculier J.P.

Minerva 2018 Vol 17 numéro 5 pages 65 - 68


Cette synthèse méthodique de la Cochrane Collaboration de bonne qualité méthodologique mais basées sur des études aux nombreuses limites, ne permet pas de recommander à tous les patients l’arrêt brutal ou le traitement à la demande d’un traitement par IPP au long cours (> 28 jours) pour un RGO ou de la dyspepsie. En effet, une telle stratégie entraîne chez nombre de patients une augmentation des symptômes gastro-intestinaux (par exemple, dyspepsie, régurgitation) et de l’insatisfaction.

Asthme de l’adulte : un diagnostic et un traitement pour la vie ?

Chevalier P.

Minerva 2017 Vol 16 numéro 9 pages 218 - 221


Cette étude de cohorte prospective montre une absence de confirmation d’asthme sur des critères rigoureux chez un tiers de sujets adultes choisis au hasard dans une population urbaine (ou suburbaine) canadienne, sujets ayant reçu un diagnostic médical d’asthme dans les 5 ans et n’utilisant pas ou sevrés d’un traitement antiasthmatique.

Plusieurs études d’observation montrent une association entre un traitement par CSI et une augmentation du risque relatif de développer une pneumonie chez les patients BPCO. L’étude d’observation discutée ici, correcte d’un point de vue méthodologique, montre une association entre l’arrêt du CSI et la réduction du risque relatif de développer une pneumonie chez le patient BPCO. Ces résultats invitent plus que jamais le clinicien à restreindre la prescription de ces molécules dans le cadre de cette pathologie en attendant des preuves solides d’une balance bénéfice/risque éventuellement favorable pour un sous-groupe de patients.

S’abstenir de prescrire

Chevalier P.

Minerva 2016 Vol 15 numéro 5 pages 108 - 109


Cette étude montre qu’un test de D-dimères rapide et binaire, s’il se révèle négatif et est confirmé comme tel un mois plus tard, pourrait justifier l’arrêt d’un traitement anticoagulant après une période de 3 à 7 mois chez la femme mais non chez l’homme en cas de TEV non provoquée. Cependant, le seuil d’incidence de récidive « acceptable » est consensuel et une décision partagée de prolongation ou d’arrêt de l’anticoagulation, suivant le risque de récidive et le risque hémorragique, nous semble plus appropriée.