Revue d'Evidence-Based Medicine



Aspirine et diabète : pas en prévention primaire



Minerva 2009 Volume 8 Numéro 5 Page 67 - 67

Professions de santé


Analyse de
Ogawa H, Nakayama M, Morimoto T, et al; Japanese Primary Prevention of Atherosclerosis With Aspirin for Diabetes (JPAD) Trial Investigators. Low-dose aspirin for primary prevention of atherosclerotic events in patients with type 2 diabetes: a randomized controlled trial. JAMA 2008;300:2134-41.


Conclusion
Cette nouvelle étude, qui se déroule au Japon, confirme l’absence de preuve d’un bénéfice d’une administration d’aspirine chez les diabétiques de type 2 sans pathologie athérothrombotique, avec une morbidité augmentée.


 

 

Suites en bref...

Cette rubrique de Minerva vous propose un bref résumé de nouvelles études concernant des sujets précédemment traités dans Minerva. Le comité de rédaction estime que l’information nouvelle ne nécessite pas une analyse développée de la publication tout en justifiant une mise au courant de nos lecteurs, en recadrant ces nouvelles données dans la précédente évaluation publiée par nos soins.

 

Minerva a récemment publié une analyse (1) d’une RCT (2) évaluant, entre autres, l’efficacité de l’aspirine en prévention primaire d’incident cardiovasculaire ou de décès dans une population de patients diabétiques présentant une artérite des membres inférieurs asymptomatique. Les résultats de cette étude rejoignent les conclusions des études et méta-analyses précédentes : aucune étude n’a montré l’intérêt de l’aspirine en prévention primaire (absence de pathologie vasculaire avérée) chez des patients diabétiques de type 2. Une nouvelle RCT (3), de bonne qualité méthodologique, inclut 2 539 patients japonais de 65 (ET 10) ans d’âge moyen présentant un diabète de type 2, sans pathologie athérosclérotique connue initialement, placés ou non sous aspirine (81 ou 100 mg/j) et suivis en moyenne pendant 4,37 ans. Le critère primaire est la survenue de tout événement athérothrombotique (y compris ischémie myocardique fatale ou non, AVC fatal ou non, artériopathie périphérique). Les critères secondaires sont les différentes composantes du critère primaire et les décès. Il n’y a pas de différence statistiquement significative en faveur de l’aspirine pour le critère primaire (HR 0,80 ; IC à 95% de 0,58 à 1,10 ; test du log rang p=0,16) ni pour chacun des éléments composants le critère primaire pris en particulier. Il n’y a également pas de différence statistiquement significative pour le critère de sécurité composite AVC hémorragique plus saignement gastro-intestinal sévère. Le nombre de saignements (gastro-intestinaux ou autres), d’anémie et d’événements gastro-intestinaux non hémorragiques est cependant plus important sous aspirine.

 

Conclusion

Cette nouvelle étude, qui se déroule au Japon, confirme l’absence de preuve d’un bénéfice d’une administration d’aspirine chez les diabétiques de type 2 sans pathologie athérothrombotique, avec une morbidité augmentée.

 

  

 

Références

  1. Chevalier P. Aspirine pour tous les diabétiques ? MinervaF 2009;8(2):20-1.
  2. Belch J, MacCuish A, Campbell I, et al; Prevention of Progression of Arterial Disease and Diabetes Study Group; Diabetes Registry Group; Royal College of Physicians Edinburgh. The prevention of progression of arterial disease and diabetes (POPADAD) trial: factorial randomised placebo controlled trial of aspirin and antioxidants in patients with diabetes and asymptomatic peripheral arterial disease. BMJ 2008;337:a1840.
  3. Ogawa H, Nakayama M, Morimoto T, et al; Japanese Primary Prevention of Atherosclerosis With Aspirin for Diabetes (JPAD) Trial Investigators. Low-dose aspirin for primary prevention of atherosclerotic events in patients with type 2 diabetes: a randomized controlled trial. JAMA 2008;300:2134-41.
Aspirine et diabète : pas en <strong><a style="font-size:medium" data-toggle="popover" data-trigger="hover" title="prévention" data-content="Trois niveaux de prévention peuvent être distingués. La prévention primaire englobe toutes les interventions ou activités visant à la prévention d’une maladie. Ces interventions visent les facteurs étiologiques de la maladie, par exemple l’arrêt du tabac pour éviter le cancer du poumon ou la vaccination pour prévenir des maladies infectieuses. La prévention secondaire vise à influencer favorablement l’évolution d’une maladie par un diagnostic précoce, par exemple par un dépistage de l’hypertension ou par une recherche de cas de diabète sucré. La prévention tertiaire vise à améliorer la santé des personnes souffrant d’une maladie (chronique) en accélérant la guérison ou en évitant des complications. L’administration d’acide acétylsalicylique après un accident vasculaire cérébral ou le contrôle de la glycémie ainsi que l’éducation de la personne diabétique sont des exemples de prévention tertiaire.">prévention</a></strong> primaire

Auteurs

Chevalier P.
médecin généraliste
COI :

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