Analyse


Asthme : CSI à plus forte dose en prévention d’exacerbation ?


27 05 2010

Professions de santé

Analyse de
Oborne J, Mortimer K, Hubbard RB, et al. Quadrupling the dose of inhaled corticosteroid to prevent asthma exacerbations. A randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel-group clinical trial. Am J Respir Crit Care Med 2009;180:598-602.


Conclusion
Comme les précédentes, cette étude ne montre pas de bénéfice bien prouvé de l’intérêt d’augmenter la dose de corticostéroïdes inhalés en cas de détérioration du DEP pour prévenir une exacerbation nécessitant un recours à des corticostéroïdes oraux.


 

Après analyse de deux études, nous avions déjà souligné dans Minerva l’absence de preuve d’un bénéfice franc du doublement des doses de corticostéroïdes inhalés (CSI) du traitement de fond en prévention d’une exacerbation d’asthme, en termes de réduction du recours à des corticostéroïdes oraux (prednisone), de diminution maximale du DEP, du score de symptômes (1). Ce traitement préventif consiste à augmenter la dose des corticostéroïdes inhalés dès la détérioration du débit expiratoire de pointe (DEP).

 

Une publication récente (2) évalue le bénéfice de quadrupler la dose dans cette circonstance, c’est-à-dire si le DEP est diminué d’au moins 15% deux jours de suite ou de 30%, chez 403 patients âgés d’au moins 16 ans ; ces patient devaient avoir un diagnostic d’asthme (critères non précisés), avoir doublé leur dose de CSI temporairement ou pris un corticostéroïde oral dans les 12 mois précédents mais pas dans les 4 semaines avant inclusion. Les fumeurs de plus de 20 paquets-années sont exclus. Il y a cependant dans l’étude 27 à 43% d’ex-fumeurs, 8 à 11% de fumeurs actifs et l’âge moyen est étonnamment élevé : 53 à 58 ans (ET de 11 à 14). Ceci jette un doute sur la population réellement incluse dans cette étude : patients avec BPCO inclus ? ? Le CSI est le même que celui habituellement utilisé mais dans un autre dispositif (dose X 4) avec équivalent « placebo » (dose restant la même). Pour le critère primaire, le nombre des exacerbations nécessitant un recours à un corticostéroïde oral est moindre sous CSI quadruplé mais cette différence n’est pas significative versus placebo : 9 versus 14%, rapport de risque de 0,64 (IC à 95% de 0,37 à 1,11), p=0,11. La réduction est significative en considérant uniquement les sujets ayant utilisé leur aérosol (analyse par protocole) : 21% versus 50%, rapport de risque de 0,43 (IC à 95% de 0,24 à 0,78), p=0,004. Nous ne pouvons pas en conclure que l’intervention est efficace mais bien que l’observance d’un traitement inhalé est très importante en termes de résultats cliniques

 

Conclusion

Comme les précédentes, cette étude ne montre pas de bénéfice bien prouvé de l’intérêt d’augmenter la dose de corticostéroïdes inhalés en cas de détérioration du DEP pour prévenir une exacerbation nécessitant un recours à des corticostéroïdes oraux.

 

 

 

Références

  1. Sturtewagen JP. Intérêt de doubler la dose des corticostéroïdes en cas d'échec du traitement de l'asthme ? MinervaF 2005;4(1):8-10.
  2. Oborne J, Mortimer K, Hubbard RB, et al. Quadrupling the dose of inhaled corticosteroid to prevent asthma exacerbations. A randomized, double-blind, placebo-controlled, parallel-group clinical trial. Am J Respir Crit Care Med 2009;180:598-602.
Asthme : CSI à plus forte dose en <strong><a style="font-size:medium" data-toggle="popover" data-trigger="hover" title="prévention" data-content="Trois niveaux de prévention peuvent être distingués. La prévention primaire englobe toutes les interventions ou activités visant à la prévention d’une maladie. Ces interventions visent les facteurs étiologiques de la maladie, par exemple l’arrêt du tabac pour éviter le cancer du poumon ou la vaccination pour prévenir des maladies infectieuses. La prévention secondaire vise à influencer favorablement l’évolution d’une maladie par un diagnostic précoce, par exemple par un dépistage de l’hypertension ou par une recherche de cas de diabète sucré. La prévention tertiaire vise à améliorer la santé des personnes souffrant d’une maladie (chronique) en accélérant la guérison ou en évitant des complications. L’administration d’acide acétylsalicylique après un accident vasculaire cérébral ou le contrôle de la glycémie ainsi que l’éducation de la personne diabétique sont des exemples de prévention tertiaire.">prévention</a></strong> d’exacerbation ?

Auteurs

Chevalier P.
médecin généraliste
COI :

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