Revue d'Evidence-Based Medicine
Asthme persistant chez l’enfant et l’adolescent : intérêt des LABA
Suites en bref...
Cette rubrique de Minerva vous propose un bref résumé de nouvelles études concernant des sujets précédemment traités dans Minerva. Le comité de rédaction estime que l’information nouvelle ne nécessite pas une analyse développée de la publication tout en justifiant une mise au courant de nos lecteurs, en recadrant ces nouvelles données dans la précédente évaluation publiée par nos soins. |
Chez des adultes souffrant d’asthme mal contrôlé sous faible dose de corticostéroïdes inhalés (CSI), le praticien a plusieurs choix (1) : augmenter la dose de CSI, ajouter un LABA – les deux choix les mieux évalués - ou un antagoniste des récepteurs des leucotriènes (2), ou de la théophylline. Qu’en est-il chez les enfants ? Les mêmes guidelines (1) concluaient à l’absence d’évaluation adéquate ou comparative de ces choix chez les enfants âgés de 5 à 11 ans et à l’absence d’évaluation chez ceux de moins de 5 ans.
Une récente méta-analyse de la Cochrane Collaboration (3) évalue l’efficacité de l’addition d’un LABA aux CSI versus placebo ou doublement de la dose de CSI chez des enfants. La méthodologie de cette méta-analyse semble rigoureuse mais sur les 25 études incluses, 16 sont intégralement publiées et 9 proviennent des sites des firmes pharmaceutiques. La moyenne d’âge des participants est de 10 ans ; les écarts ne sont pas donnés mais l’analyse des différentes études incluses montre l’absence d’inclusion d’enfant de moins de 4 ans, mais l’inclusion dans plusieurs études d’adolescents (jusque 16, 17, 18 ou 19 ans).
Versus placebo, l’ajout de LABA ne réduit pas significativement le nombre d’exacerbations avec recours nécessaire aux stéroïdes systémiques (RR 0,92 ; IC à 95% de 0,60 à 1,40), améliore le VEMS (de 0,08L ; IC à 95% de 0,06 à 0,11), ne modifie ni le nombre de jours sans symptôme, ni les hospitalisations, ni la qualité de vie, ni les médicaments de recours, ni les effets indésirables. En comparaison avec le doublement des doses de CSI, il n’y a pas de différence significative pour le risque d’exacerbation nécessitant le recours à des corticostéroïdes oraux, ni pour les hospitalisations malgré une amélioration significative du débit expiratoire de pointe (DEP) matinal et vespéral (respectivement Différence Moyenne 7,55L/min (IC à 95% de 3,57 à 11,53) et 5,5L/min (IC à 95% de 1,21 à 9,79)). Les données sont insuffisantes pour conclure pour le VEMS, les symptômes, les médicaments de recours et la qualité de vie.
Conclusion
Dans un groupe d’enfants asthmatiques non contrôlés par CSI seuls, âgés d’au moins 4 ans et au plus de 19 ans, l’ajout d’un LABA aux CSI n’est pas prouvé plus efficace qu’un placebo ou que le doublement des doses de CSI, sauf pour certains tests respiratoires.
Références
- NHLBI National Heart, Lung, and Blood Institute National Asthma Education and Prevention Program Expert Panel Report 3: Guidelines for the Diagnosis and Management of Asthma. Full Report 2007.
- Chevalier P. Asthme chronique : en ajout aux corticostéroïdes inhalés, LABA ou anti-leucotriènes ? MinervaF 2007;6(8):114-5.
- Ni Chroinin M, Lasserson TJ, Greenstone I, Ducharme FM. Addition of long-acting beta-agonists to inhaled corticosteroids for chronic asthma in children. Cochrane Database Syst Rev 2009, Issue 3.
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