Suites en bref...

Dans une analyse des études évaluant l’efficacité de la duloxétine pour traiter la douleur liée au syndrome polyalgique idiopathique diffus, l’efficacité d’autres antidépresseurs était discutée (1).

Une nouvelle synthèse méthodique a été récemment publiée (2). Elle souligne à nouveau la courte durée d’observation (8 semaines en moyenne ; écarts de 2 à 26 semaines) et les limites méthodologiques des 26 RCTs retenues parmi les 500 articles revus par les pairs et publiés à propos du traitement de la fibromyalgie : aveugle et la mention des drop-outs (sorties d’études) et des withdrawals (arrêts de traitements). Un point est attribué pour la présence de chacun des critères. Un point supplémentaire est ajouté ou retranché selon que, séparément, la randomisation et l’insu sont corrects ou non corrects. Sur 5 points possibles, un score inférieur à 3 indique une qualité insuffisante. Le score de Jadad est modifié en ajoutant d'autres critères: mention des effets indisérables, description des analyses statistiques, mention des critères d'éligibilité.">score de Jadad ≥ 4 pour 50% des publications, absence d’analyse en ITT (65%), une seule étude avec valeurs ajustées pour testings multiples. Les études avec un score de Jadad ≥ 4 montrent des résultats moins bons. Cette synthèse confirme que l’amitriptyline est l’antidépresseur le mieux évalué (13 études). Elle mentionne une ampleur d’effet modérée : réduction de la douleur en moyenne de 26%, amélioration de la qualité de vie de 30%. Elle n’explique cependant pas le mode de calcul de ces valeurs et, dans ses synthèses par antidépresseur spécifique, inclut toutes les études sans tenir compte des limites méthodologiques que les auteurs décrivent. L’étude sur la durée la plus longue, 6 mois, concerne l’amitriptyline (et la cyclobenzaprine) versus placebo. Une amélioration clinique est montrée à un mois et encore plus importante à 6 mois ; la différence entre l’amitriptyline et le placebo est significative à 1 mois mais non à 6 mois (3). Si les auteurs de cette synthèse mentionnent dans leurs conclusions que « de nombreux ISRS et IRNS (duloxétine et milnacipran) sont probablement aussi efficaces », ils n’en apportent pas de preuve rigoureuse.

Conclusion

Cette synthèse n’apporte pas d’élément neuf probant quant à l’efficacité des antidépresseurs pour traiter les symptômes de la fibromyalgie sauf un effet modéré de l’amitriptyline à court terme.

Références

1. Chevalier P. La duloxétine pour réduire la douleur liée à une fibromyalgie ? MinervaF 2009;8(2):18-9.
2. Üçeyler N, Häuser W, Sommer C. A systematic review on the effectiveness of treatment with antidepressants in fibromyalgia syndrome. Arthritis Rheum 2008;59:1279-98.
3. Carette S, Bell MJ, Reynolds WJ, et al. Comparison of amitriptyline, cyclobenzaprine, and placebo in the treatment of fibromyalgia. A randomized, double-blind clinical trial. Arthritis Rheum 1994;37:32-40.

Noms de marque 

- amitriptyline : antidépresseur tricyclique (Redomex ®)

- cyclobenzaprine : relaxant musculaire à action centrale, non commercialisé en Belgique

- duloxétine : antidépresseur IRNS (Cymbalta®)

- milnacipran: antidépresseur IRNS, non disponible en Belgique.