Revue d'Evidence-Based Medicine



Actée à grappe noire et ménopause



Minerva 2009 Volume 8 Numéro 3 Page 35 - 35

Professions de santé


Analyse de
Reed SD, Newton KM, LaCroix AZ, et al. Vaginal, endometrial, and reproductive hormone findings: randomized, placebo-controlled trial of black cohosh, multibotanical herbs, and dietary soy for vasomotor symptoms: the Herbal Alternatives for Menopause (HALT) Study. Menopause 2008;15:51-8.


Conclusion
Cette étude montre l’absence d’effet, sur 12 mois, de l’actée à grappe noire sur les signes histologiques vagino-utérins de la (péri)ménopause, sur la sécheresse vaginale, sur les taux hormonaux et le cycle menstruel. Un risque d’hépatotoxicité de cette plante est par contre présent.


 

Suites en bref...

Cette rubrique de Minerva vous propose un bref résumé de nouvelles études concernant des sujets précédemment traités dans Minerva. Le comité de rédaction estime que l’information nouvelle ne nécessite pas une analyse développée de la publication tout en justifiant une mise au courant de nos lecteurs, en recadrant ces nouvelles données dans la précédente évaluation publiée par nos soins.

 

D’une précédente étude évaluant l’efficacité d’un extrait d’actée à grappe noire versus placebo sur les symptômes de ménopause (évalués sur le Menopause Rating Scale),  Minerva concluait favorablement (1) pour cette recherche limitée à 3 mois.

Une étude récente (2) évalue son effet, sur 12 mois, sur la sécheresse et la cytologie vaginales, sur le cycle menstruel, sur l’épaisseur endométriale et sur les valeurs hormonales (FSH, LH, estradiol, SHBG). Cette étude inclut 351 femmes en péri- ou postménopause, âgées de 45 à 55 ans avec mammographie négative dans les 2 ans avant inclusion dans l’étude. Les patientes ayant reçu un traitement hormonal dans les 3 mois précédents sont exclues.

Les participantes sont réparties dans 5 groupes :

  • extrait d’actée à grappe noire (160 mg par jour) ;
  • association de phytothérapies avec des protéines de soja ;
  • idem sans protéines de soja ;
  • estrogènes conjugués (0,625 mg ; médicament qui n’est plus enregistré en Belgique) avec ou sans acétate de médroxyprogestérone (2,5 mg) suivant la présence ou non d’un utérus ;
  • placebo.

Elle ne montre pas d’influence de l’actée à grappe noire sur la cytologie vaginale ni sur les taux d’hormones féminines, ni d’hyperplasie endométriale ni de perte de sang vaginale. L’atrophie de la muqueuse vaginale n’est pas modifiée. Le traitement hormonal substitutif provoque, versus placebo, une augmentation du nombre de saignements vaginaux et une modification des taux des hormones féminines. Une synthèse de la Revue Prescrire signale le risque d’hépatotoxicité de cette plante (3).

 

Conclusion

Cette étude montre l’absence d’effet, sur 12 mois, de l’actée à grappe noire sur les signes histologiques vagino-utérins de la (péri)ménopause, sur la sécheresse vaginale, sur les taux hormonaux  et le cycle menstruel. Un risque d’hépatotoxicité de cette plante est par contre présent.

 

 

 

Références

  1. Laekeman G. Actée à grappe noire pour les plaintes ménopausiques? MinervaF 2006;5(7):110-2.
  2. Reed SD, Newton KM, LaCroix AZ, et al. Vaginal, endometrial, and reproductive hormone findings: randomized, placebo-controlled trial of black cohosh, multibotanical herbs, and dietary soy for vasomotor symptoms: the Herbal Alternatives for Menopause (HALT) Study. Menopause 2008;15:51-8.
  3. Cimicifuga: gare au foie. Rev Prescr 2006;275:587.
Actée à grappe noire et ménopause

Auteurs

Laekeman G.
em. Klinische Farmacologie en Farmacotherapie, KU Leuven
COI :

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