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Prévention du trouble de stress post-traumatique lié à l’accouchement.

Embo M.

Minerva 2024 Vol 23 numéro 10 pages 228 - 231


Cette synthèse méthodique avec méta-analyse montre que de brèves interventions psychologiques de prévention secondaire (mises en œuvre peu après un accouchement traumatique) axées ou non sur les traumatismes réduisent modérément la gravité du trouble de stress post-traumatique lié à l’accouchement. Toutefois, les résultats de cette synthèse méthodique doivent être interprétés avec prudence en raison du petit nombre d’études sur les interventions préventives primaires (pendant la grossesse) et tertiaires (bien après la grossesse, lorsque les symptômes sont déjà présents) et de l’importante hétérogénéité statistique concernant les interventions préventives secondaires. Dans l’ensemble, la plupart des études présentaient également un risque élevé de biais en raison de l’insuffisance de la mise en aveugle des participants et des prestataires de soins. Étant donné l’importance croissante accordée aux « soins respectueux entourant la naissance », il est nécessaire de mener davantage de recherches sur le bien-être mental périnatal et sur la prévention du trouble de stress post-traumatique lié à l’accouchement.

Cette étude randomisée, contrôlée, en ouvert, qui a été correctement menée d’un point de vue méthodologique, dont l’évaluation de l’effet a été réalisée en aveugle, montre que la thérapie interpersonnelle brève est déjà efficace à partir de 6 à 7 semaines dans le traitement de la dépression prénatale. On a observé une diminution des symptômes dépressifs et du nombre de dépressions majeures, par comparaison avec une prise en charge renforcée. Les résultats de l’étude sont largement extrapolables car ils concernent une population d’étude diversifiée sur le plan ethnique et socio-économique et parce que ni l’utilisation d’antidépresseurs pendant l’intervention, ni l’âge gestationnel, ni la présence de dépression au début de l’étude n’ont eu d’influence sur les résultats.

Cette étude randomisée, multicentrique, de bonne qualité méthodologique a montré que le traitement du diabète gestationnel dépisté avant la 20e semaine était associé à une diminution du risque d’un critère composite d’événements indésirables néonataux, et plus particulièrement de détresse respiratoire néonatale, sans effet toutefois sur le poids corporel à la naissance. Compte tenu du caractère inattendu de ce résultat, d’autres études de qualité au moins équivalentes seront nécessaires pour confirmer ou non cette observation, avant d’évaluer l’efficacité d’une éventuelle stratégie de dépistage et de traitement précoce.

Cette étude randomisée, contrôlée, menée en ouvert, présentant d’importantes lacunes méthodologiques, qui a été conduite dans un hôpital universitaire en Turquie, montre que les mères qui reçoivent des conseils et un soutien individuels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 via WhatsApp pendant deux mois obtiennent de meilleurs résultats sur l’échelle du sentiment d’auto-efficacité dans l’allaitement maternel à la fin de l’intervention. De plus, à certains moments, il y avait également une différence entre le groupe intervention et le groupe témoin quant à la taille et quant au périmètre crânien des bébés. Cette étude ne nous apprend toutefois rien sur la différence entre les deux groupes en termes d’évolution des critères de jugement au fil du temps. Des recherches plus approfondies sont nécessaires avant que les résultats puissent être généralisés au contexte belge.

Cette étude de suivi, randomisée, en double aveugle, contrôlée contre placebo, montre qu’une supplémentation en vitamine C (500 mg/j) à partir de la 18e semaine de grossesse chez les mères fumeuses (4 à 10 cigarettes par jour la semaine précédant l’inclusion) a un effet positif sur la fonction pulmonaire et réduit le risque de respiration sifflante chez les enfants 5 ans après la naissance. Contrairement à la réduction de la respiration sifflante, la pertinence clinique de l’amélioration de la fonction pulmonaire est moins claire.

Cette étude monocentrique, contrôlée, randomisée et réalisée en simple aveugle dans un hôpital universitaire en Thaïlande, démontre qu'un programme de soutien psychosocial mené par des sages-femmes et des membres de la famille est efficace pour prévenir la dépression du post-partum chez des mères adolescentes primipares, jusqu'à 3 mois après l'accouchement. Malgré l'effet cliniquement pertinent, des recherches supplémentaires sont certainement indiquées en raison d'un certain nombre de limitations méthodologiques, notamment l'utilisation de questionnaires d'auto-évaluation, ainsi que de difficultés à extrapoler les résultats au contexte belge des soins de santé.

Cet essai clinique randomisé présente de fortes limitations méthodologiques et ses résultats doivent être envisagés au mieux comme générateurs d’hypothèse. Le bénéfice éventuel de l’application de compresses chaudes sur des points d’acupuncture en post-partum précoce reste incertain et nécessite des études complémentaires de meilleure qualité.

Traiter l’hypertension artérielle chronique légère pendant la grossesse ?

Dehaene I.

Minerva 2022 Vol 21 numéro 8 pages 181 - 185


Cette étude randomisée contrôlée menée en ouvert et correctement menée d’un point de vue méthodologique, dans un groupe sélectionné de femmes américaines enceintes au premier trimestre de la grossesse avec un diagnostic nouveau ou préexistant d’hypertension artérielle (traitée ou non par antihypertenseur) montre que le traitement de l’hypertension artérielle chronique légère avec une valeur cible < 140/90 mmHg, par comparaison avec un traitement uniquement lorsque la tension artérielle dépasse 160/105 mmHg, entraîne de meilleurs résultats de grossesse, sans affecter négativement la croissance fœtale.

Cette vaste synthèse méthodique avec méta-analyse, qui a été correctement menée d’un point de vue méthodologique, montre que les interventions prénatales structurées relatives au mode de vie, consistant en des interventions en matière d’alimentation et d’activité physique, entraînent une réduction de la prise de poids pendant la grossesse et sont associées à une diminution du risque de résultats maternels et néonatals indésirables. Elle étaye la mise en œuvre de telles interventions dans les soins prénatals de routine et les politiques.

Cette méta-analyse, correctement menée sur le plan méthodologique, de 13 études hétérogènes avec un risque de biais souvent indéterminé pour plusieurs domaines, montre qu’une intervention éducative et informative à plusieurs composantes prolonge la durée de l’allaitement – allaitement exclusif dans les 2 mois et ≥ 6 mois en post-partum, allaitement mixte dans les 2 mois après l’accouchement - chez les femmes primipares en bonne santé après un accouchement par voie basse d’un bébé en bonne santé. Une analyse en sous-groupes montre également qu’une intervention sur une longue durée (à la fois prénatale et postnatale), une combinaison de séances de groupe, de coaching individuel et d’un suivi téléphonique, des contacts en face à face et indirects, une justification théorique et au moins 3 séances influencent positivement le résultat, mais une recherche plus approfondie est nécessaire à cet égard.

Il existe suffisamment de preuves concernant l’efficacité et la sécurité d’emploi du vaccin contre la coqueluche pour recommander la vaccination chez la mère enceinte (en même temps que contre le tétanos et la diphtérie) entre la 24ème et 32ème semaine.

La supplémentation en hormone thyroïdienne chez la femme enceinte en hypothyroïdie infraclinique (TSH isolément augmentée découverte lors d’un dépistage systématique) versus placebo ne semble améliorer ni le déroulement de la grossesse ni le développement psychomoteur et cognitif ultérieur de l’enfant, du moins quand elle est entamée relativement tardivement dans la grossesse comme c’est le cas dans cette étude.

Cette synthèse méthodique, de bonne qualité méthodologique, montre que l’ulipristal paraît aussi efficace que le lévonorgestrel. Cependant, du fait du peu de données probantes, issues de seulement deux études de non-infériorité, il est encore prématuré pour conclure que l’ulipristal serait plus efficace que le lévonorgestrel. Il faut donc poursuivre la recherche sur l’effet et la sécurité d’emploi de l’ulipristal.

Cette synthèse méthodique avec méta-analyse, de méthodologie correcte, permet de conclure qu’une combinaison d’interventions sur le mode de vie pour le traitement du diabète gestationnel réduit le risque de macrosomie. Une recherche plus approfondie est nécessaire pour évaluer les éventuels effets à bref et à long terme chez la mère et l’enfant.

Comment déterminer le risque de pré-éclampsie ?

Dehaene I. , Roelens K. , Poelman T.

Minerva 2017 Vol 16 numéro 6 pages 138 - 141


Cette synthèse méthodique avec méta-analyses montre que des facteurs de risque facilement identifiables avant la 16e semaine de grossesse sont associés à un risque accru de pré-éclampsie. Un avantage cliniquement pertinent de l’utilisation préventive de l’aspirine en termes de réduction de ce risque n’est montré que pour le syndrome des antiphospholipides, l’hypertension artérielle chronique, les antécédents de pré-éclampsie, le diabète sucré, l’IMC > 30 et la procréation médicalement assistée.

Cette étude randomisée contrôlée de qualité moyenne montre que la pratique d’exercices physiques ou d’un sport durant une grossesse non compliquée peut contribuer, sans risque d’accouchement prématuré, à la prévention de l’hypertension artérielle gravidique. En outre, il y aurait aussi une incidence plus faible de prise de poids excessive chez la mère ainsi que de diabète gravidique et de prééclampsie. L’intervention a également apporté une protection contre la macrosomie. La faisabilité d’un tel programme intensif d’exercices peut cependant être mise en doute.

Cette étude n’a pas pu montrer que l’ajout de probiotiques à des femmes enceintes à partir de 36 semaines de grossesse, puis aux nourrissons jusqu’à l’âge de 6 mois avait une influence sur le développement de l’eczéma jusqu’à l’âge de 2 ans. Cette intervention pourrait avoir un effet préventif sur le développement d’une hypersensibilité alimentaire et sur l’eczéma atopique.

Les multivitamines et multiminéraux sont-ils utiles pendant la grossesse ?

Laekeman G.

Minerva 2016 Vol 15 numéro 10 pages 262 - 265


Cette synthèse méthodique dont la qualité méthodologique est bonne montre qu’une supplémentation avec au moins 3 micronutriments (dont du fer et de l’acide folique) versus des suppléments de fer (et d’acide folique), chez la femme enceinte, ne réduit le risque d’insuffisance pondérale à la naissance, de nourrissons petits pour leur âge gestationnel et du nombre d’enfants mort-nés que dans les pays en voie de développement.

Des probiotiques pour la prévention des allergies ?

Van Winckel M.

Minerva 15 03 2016


Correctement menée d’un point de vue méthodologique, cette synthèse méthodique avec méta-analyse d’études hétérogènes présentant souvent un risque élevé de biais conclut que les probiotiques ont peut-être un effet sur la prévention de l’eczéma chez les nourrissons lorsqu’ils sont utilisés pendant la grossesse et/ou l’allaitement et/ou par les nourrissons. En raison du faible niveau de preuves, il n’est pas conseillé de promouvoir cette stratégie à grande échelle.

Cette synthèse méthodique d’études contrôlées randomisées de faibles qualités méthodologiques, sans possibilité de réaliser une méta-analyse standard, ne montre pas de bénéfice clinique du magnésium versus placebo dans les crampes nocturnes des membres inférieurs dans une population générale. Il est possible qu’il existe dans le cas particulier de la femme enceinte un bénéfice, mais d’autres études sont nécessaires pour le confirmer. Le guide de bonne pratique de Duodecim (6) édité par EBMPracticeNet en Belgique recommande l’étirement passif du muscle subissant la crampe et l’éviction de tous les facteurs déclencheurs en prophylaxie. Dans les cas graves, le sulfate de quinine, le diazépam ou le méprobamate peuvent être considérés, ce qui n’est pas justifié pour Minerva. Dans tous les cas, les patients doivent être suivis pendant les premières semaines de traitement afin d’évaluer efficacité et effets indésirables du traitement instauré.

Cette RCT menée auprès de femmes sud-africaines enceintes montre qu’après vaccination contre la grippe avec un vaccin inactivé, le risque d’attraper la grippe est réduit de moitié, tant pour la mère que pour le nouveau-né.

Médicaments et grossesse : un défi sur le plan scientifique et émotionnel

Lemiengre M.

Minerva 2014 Vol 13 numéro 10 pages 118 - 118


Cette étude de cohorte prospective sur 3 ans montre que pour des patientes en surpoids ou obèses ayant opté pour un moyen contraceptif estroprogestatif (contraception orale, patch transdermique ou anneau vaginal) le risque de grossesse n’est pas différent de celui des patientes avec un IMC< 25.

Aspirine en prévention de la pré-éclampsie ?

Dumontier E. , Leconte S.

Minerva 2013 Vol 12 numéro 9 pages 110 - 111


Cette étude de trop faible puissance ne permet pas de confirmer l’efficacité de l’administration d’aspirine dans la prévention de la pré-éclampsie chez des femmes à risque de pré-eclampsie et présentant des anomalies vélocimétriques au doppler des artères utérines.

Cette RCT incluant un nombre important de femmes enceintes mais avec une très faible observance ne permet pas de montrer ni l’efficacité ni la sécurité de l’ajout d’une substitution nicotinique (patchs) à une aide comportementale chez des femmes enceintes de 12 à 24 semaines en termes d’arrêt du tabac jusqu’à l’accouchement. Une aide comportementale reste le premier choix pour un arrêt du tabac très important et bénéfique en cas de grossesse.

Cette synthèse de la littérature et cette étude de cohorte montrent l’impact négatif d’une épidémie de grippe sur les femmes enceintes et ensuite sur leur nouveau-né, mais également l’effet protecteur d’une vaccination des femmes enceintes contre l’influenza en termes de prématurités ou de dysmaturités évitées pour les naissances durant l’épidémie de grippe.

Vaccination contre l’influenza durant la grossesse

Michiels B.

Minerva 2009 Vol 8 numéro 8 pages 108 - 109


Cette étude montre que l’administration d’un vaccin anti-influenza inactivé durant le troisième trimestre de la grossesse est efficace en termes de prévention de l’influenza chez le nouveau-né jusqu’à l’âge de 6 mois, dans une région au climat subtropical avec influenza non saisonnier mais continu. Les résultats doivent donc être confirmés et adaptés à une région au climat tempéré comme le nôtre.

Contraception d’urgence : plus efficace si une provision de médicaments est délivrée ?

Chevalier P.

Minerva 2007 Vol 6 numéro 10 pages 154 - 155


Cette méta-analyse ne montre pas de bénéfice de la fourniture d’une provision d’un traitement contraceptif d’urgence versus processus habituel, en termes de prévention des grossesses non désirées. Le manque de puissance des études et les incertitudes sur le bon enregistrement de toutes les données peuvent avoir joué un rôle dans cette absence de différence observée. Le praticien en retiendra l’importance d’un counselling systématique des femmes en âge de procréer sur les possibilités d’une contraception post coïtale, disponible en pharmacie en Belgique sans ordonnance mais intégralement remboursable sur prescription pour les femmes jusqu’à l’âge de 20 ans inclus.

Traitement de la vaginite asymptomatique pendant la grossesse

Temmerman M. , Verstraelen H.

Minerva 2004 Vol 3 numéro 7 pages 114 - 115


Cette étude montre qu’un court traitement avec de la clindamycine orale réduit le risque de fausse couche ou de naissance prématurée, chez les femmes enceintes présentant, lors d'un simple test de dépistage en début de grossesse, une flore vaginale perturbée ou une vaginite bactérienne démontrée. Les constatations de cette étude doivent être confirmées dans de grandes études multicentriques avant de pouvoir implanter une stratégie «screen and treat» en consultation prénatale.