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À la rédaction

J’ai quelques années d’expérience d’utilisation du millepertuis dans des dépressions mineures et l’efficacité de celui-ci me semble bien dépendante de la dose. Le fait que dans une étude telle que celle du «Hypericum Depression Study Group», la dose administrée varie de 500 à 1 500 mg d’extrait de millepertuis ne permet pas de tirer des conclusions. De plus, les extraits disponibles dans le commerce ont une teneur fort variable en hypericine, le principe actif du produit. Ma méfiance a été éveillée du fait de patients qui, soudainement, se portaient moins bien sous millepertuis. Il semble qu’ils aient (à l’instigation ou pas du pharmacien) optés pour une autre marque du produit. Dans le commerce, se trouvent grosso modo 3 catégories de millepertuis.

1. Des préparations faiblement dosées :

Par exemple, des dragées KNEIPP contenant 300 mg de millepertuis en poudre (broyé à sec)

Contenu en hypericine 180 mcg (0,06%)

Dose quotidienne selon le fabricant : 1080 mcg d’hypericine en 6 doses

N’est pas vendu en pharmacie mais en droguerie (herboristerie).

2. Des préparations moyennement dosées : elles contiennent des extraits de millepertuis à 0,1 % avec 300 mcg d’hypericine par comprimé.

Vendues uniquement en pharmacie

Par exemple, DAY PRIM® (Therabel Pharma), KIRA® (Red Swann), VITACALM® (Eos healthcare).

Dose quotidienne selon le fabricant : 3 doses quotidiennes = 900 mcg d’hypericine.

3. Des préparations fortement dosées : elles contiennent des extraits de millepertuis à ± 0,2 % avec 850 à 900 mcg d’hypericine par unité. Elles sont également uniquement vendues en pharmacie. Par exemple, REVIVA® (Dodoens Fyto), ZIBRINE ® (Merck), MILPERINOL® (Elusanes). Dose quotidienne selon le fabricant : 2 doses quotidiennes = 1800 mcg d’hypericine !

C’est avec cette dernière dose que j’ai également les meilleurs résultats.

Conclusion : il y a, en effet, en phytothérapie, encore beaucoup de pain sur la planche, non seulement au point de vue recherche, mais également au point de vue standardisation et réglementation !

Dirk Van Damme, médecin généraliste

Réponse de la rédaction

Cher Confrère

Merci pour votre intéressante contribution dans ce débat sur l’intérêt du millepertuis dans la dépression en première ligne de soins.

La seule certitude est son efficacité dans la dépression légère à modérée.

Vos commentaires sont un plaidoyer pour de plus amples recherches concernant la standardisation de la dose. Une contribution récente à ce sujet est parue dans le «Tijschrift voor Geneeskunde » 1 qui attirait l’attention surtout sur les interactions sévères avec d’autres médicaments.

Ceci conforte l’avis déjà paru du Répertoire Commenté des médicaments 2.

L’un comme l’autre plaident pour la promotion d’une prise en charge non médicamenteuse de la dépression légère à modérée, dont la thérapie comportementale qui peut être pratiquée par le médecin généraliste 3.

M. De Meyere

Références

1. Maes I, Baro F. Sint-Janskruid als antidepressivum: stand van zaken. Tijdschr Geneeskd 2003;59:18-26.
2. Bogaert M, Maloteaux JM. Gecommentarieerd Geneesmiddelenrepertorium. BCFI, 2001.
3. Rogiers R. Unipolaire depressie: niet-medicamenteuze aanpak door de huisarts. Tijdschr Geneeskd 2002;58:1426-34.