Revue Minerva volume 7 numéro 8 octobre 2008
Antibiotique per os et corticostéroïdes intranasaux pour la rhinosinusite aiguë ?
Page 114 - 115
De Sutter A.
Cette étude effectuée en pratique de médecine générale montre que pour des patients se plaignant de rhinosinusite aiguë, l’amoxicilline, le budésonide intranasal ou l’association des deux n’est pas plus efficace qu’un placebo. Les recommandations actuelles restent donc valides : traitement symptomatique par paracétamol, spray nasal décongestionnant et inhalation de vapeurs humides, sans antibiotique à ce stade.
L’usage de cannabis cause-t-il psychose et dépression ?
Page 116 - 117
Avonts D.
Les auteurs de cette méta-analyse concluent que l’usage de cannabis augmente le risque de survenue de symptômes psychotiques, indépendamment d’un effet toxique momentané, plus tard dans la vie. D’autres études d’observation restent nécessaires pour conforter ce lien direct, actuellement suggéré, entre consommation de cannabis et troubles psychotiques. Cette étude ne montre, par contre, pas d’augmentation des troubles affectifs sous cannabis.
Incontinence urinaire chez la femme : traitements non chirurgicaux
Page 118 - 119
Chevalier P.
Cette synthèse de la littérature montre l’intérêt de la pratique d’exercices du plancher pelvien et vésicaux dans la récupération et le maintien d’une continence urinaire chez la femme. Certains médicaments peuvent également contribuer à diminuer le nombre d’épisodes d’incontinence mais leur bénéfice clinique reste à évaluer individuellement en fonction d’effets indésirables éventuels. Les études apportent trop peu d’arguments pour faire des recommandations générales, surtout pour l’association de traitements. Le choix doit être fait avec la patiente.
Traitement médicamenteux de l’obésité et du surpoids
Page 120 - 121
Donders J., Poelman T.
Cette méta-analyse montre que la sibutramine, l’orlistat ou le rimonabant permet d’obtenir une perte de poids chez des patients obèses avec un IMC moyen de 35 kg/m² après échec du seul régime. Cette perte de poids est cependant minime, non persistante, et doit être mise en balance avec les effets indésirables, tels qu’une augmentation des chiffres tensionnels sous sibutramine ou des troubles psychiatriques sous rimonabant. L’effet sur l’incidence d’un diabète de type 2 est insuffisamment évalué. L’effet sur la morbimortalité cardiovasculaire n’est pas connu.
Efficacité d’une prise en charge multifactorielle du diabète en termes de mortalité
Page 122 - 123
Wens J.
Cette étude confirme, pour des patients diabétiques de type 2 à risque cardiovasculaire élevé (microalbuminurie constante), l’intérêt d’une prise en charge globale du diabète de type 2 incluant strictement tous les facteurs de risque cardiovasculaire. L’effet protecteur d’une telle prise en charge multifactorielle en termes de prévention d’événements cardiovasculaires observés après 7,8 ans se prolonge ensuite, avec, en outre, une diminution de la mortalité sur les 13,3 ans d’observation totale.
Intensité du contrôle glycémique et risque cardio-(micro et macro)vasculaire
Page 124 - 125
Chevalier P., Wens J.
Cette étude montre l’intérêt d’un traitement intensif du diabète de type 2 avec une forme à libération modifiée de gliclazide associée à d’autres antidiabétiques en visant une HbA1c = 6,5% en termes de prévention de la néphropathie, sans preuve d’un intérêt au point de vue macrovasculaire. Une autre étude au protocole semblable a été prématurément arrêtée en raison d’un risque de décès accru sous traitement intensif. Les recommandations demeurent donc identiques pour les patients présentant un diabète de type 2 : arrêt du tabac, alimentation adaptée et exercices physiques, contrôle de la pression artérielle, antiagrégant plaquettaire et statine si indiqué, équilibre glycémique visant une HbA1c < 7%.
Efficacité du Rotarix® chez des nourrissons européens
Page 126 - 126
Michiels B.
L’administration du vaccin contre le rotavirus Rotarix®, dans le cadre du schéma vaccinal recommandé, à l’âge de 2 et 4 mois à des nourrissons européens en bonne santé se montre fort efficace et de bonne sécurité durant leurs deux premières années de vie. Cette étude n’avait pas inclus d’enfant prématuré (poids de naissance < 2 kg) ni d’enfant immunocompromis.
Aspirine pour la maladie d’Alzheimer (étude AD 2000)
Page 126 - 126
Michiels B.
Malgré l’utilisation fréquente d’aspirine en cas de démence, son administration à faible dose (75 mg) durant trois ans chez des patients présentant une maladie d’Alzheimer n’est pas efficace et augmente, par contre, le risque d’hémorragie sévère.
Efficacité des corsets en cas de lombalgies récidivantes
Page 127 - 127
Chevalier P.
Dans le désert des évaluations de bonne qualité portant sur l’intérêt du port d’un corset dans les lombalgies récidivantes, cette étude concernant le personnel de santé travaillant au domicile des patients montre des résultats favorables mais qui demandent précision et confirmation dans des études avec une méthodologie appropriée et une population suffisante.
Rimonabant : risques confirmés
Page 127 - 127
Chevalier P.
L’efficacité du rimonabant pour la perte de poids est limitée et une synthèse de la littérature confirme les craintes quant à sa sécurité surtout neuropsychiatrique.
LOCF ou pas LOCF ? Quand les données manquent…
Page 128 - 128
Chevalier P.
Evaluer la proportion de données manquantes dans une étude est important pour en interpréter les résultats. Toute asymétrie entre les bras de traitement est particulièrement préoccupante. Pour corriger l’effet de ces absences, un recours à des techniques statistiques plus élaborées que le LOCF est possible mais l’intérêt de celles-ci se situe au niveau d’une analyse de sensibilité.