Revue d'Evidence-Based Medicine



Rimonabant : risques confirmés



Minerva 2008 Volume 7 Numéro 8 Page 127 - 127

Professions de santé


Analyse de
Christensen R, Kristensen PK, Bartels EM, et al. Efficacy and safety of the weight-loss drug rimonabant: a meta-analysis of randomised trials. Lancet 2007;370:1706-13.


Conclusion
L’efficacité du rimonabant pour la perte de poids est limitée et une synthèse de la littérature confirme les craintes quant à sa sécurité surtout neuropsychiatrique.


 

Suites en bref...

 

Cette rubrique de Minerva vous propose un bref résumé de nouvelles études concernant des sujets précédemment traités dans Minerva. Le comité de rédaction estime que l’information nouvelle ne nécessite pas une analyse développée de la publication tout en justifiant une mise au courant de nos lecteurs, en recadrant ces nouvelles données dans la précédente évaluation publiée par nos soins.

 

Minerva a publié une analyse de deux des premières études publiées sur l’efficacité du rimonabant dans le traitement de l’obésité (1). Ces deux études montraient qu’un traitement par 20 mg quotidiens de rimonabant permettait d’obtenir, dans un cadre contrôlé et avec un suivi intensif, une diminution de poids limitée à environ 4 kg après un an, versus placebo, bénéfice s’évanouissant à l’arrêt du traitement. Nous attirions l’attention sur le taux de sorties d’étude élevé (quasi 50% durant la première année) et sur le fait que 80% des sujets rapportaient des effets indésirables, dont des effets indésirables psychiques (angoisse et dépression). Une méta-analyse de l’ensemble des RCTs publiées (4 105 patients) confirme cette perspective (2). La perte de poids enregistrée est en moyenne de 4,7 kg (IC à 95% de 4,1 à 5,3 ; p<0,0001) supérieure à celle enregistrée sous placebo à un an, mais les effets indésirables sont significativement plus importants (OR 1,4 ; p=0,0007 ; NNN 25 (IC à 95% de 17 à 58) avec davantage d’effets indésirables sérieux (OR 1,4 ; p=0,03 ; NNN 59 (IC à 95% de 27 à 830). Un arrêt de traitement en raison d’une humeur dépressive est 2,5 plus fréquent sous rimonabant que sous placebo (NNN 49 ; IC à 95% de 19 à 316) ainsi qu’un arrêt motivé par une anxiété trois fois plus fréquent (NNN 166 ; IC à 95% de 47 à 3 716). Il faut y ajouter les informations publiées par la Food and Drug Administration (3) étatsunienne, concernant un risque accru de suicide lors d’un traitement par rimonabant et invitant à une évaluation plus large avant l’approbation de la mise sur le marché de ce médicament aux Etats-Unis (3). La conclusion de Minerva reste donc d’application : « Le rimonabant n’est pas « une révélation dans le traitement de l’obésité » et ne peut prétendre, comme l’orlistat et la sibutramine, qu’à une place limitée dans la prise en charge de l’obésité. » Les craintes émises quant à la sécurité de ce médicament restent d’application.

 

Conclusion

L’efficacité du rimonabant pour la perte de poids est limitée et une synthèse de la littérature confirme les craintes quant à sa sécurité surtout neuropsychiatrique.

 

Voir aussi Traitement médicamenteux de l’obésité et du surpoids

 

Références

  1. Christiaens T. Rimonabant : le nouveau médicament contre l’obésité ? MinervaF 2006;5(10):146-8.
  2. Christensen R, Kristensen PK, Bartels EM, et al. Efficacy and safety of the weight-loss drug rimonabant: a meta-analysis of randomised trials. Lancet 2007;370:1706-13.
  3. FDA. FDA Briefing Document. NDA 21-888. Zimulti (rimonabant). Advisory Committee - June 13, 2007.

 

 

Rimonabant : risques confirmés

Auteurs

Chevalier P.
médecin généraliste
COI :

Glossaire

Code





Ajoutez un commentaire

Commentaires