Analyse


BPCO : insécurité vasculaire de l’ipratropium


27 05 2010

Professions de santé

Analyse de
Ogale SS, Lee TA, Au DH, et al. Cardiovascular events associated with ipratropium bromide in COPD. Chest 2010;137:13-9.


Conclusion
Cette étude prospective de cohorte confirme un risque accru d’incidence d’événement cardiovasculaire dans des études d’observation (avec leurs limites) lors de l’utilisation récente prolongée d’ipratropium.


 

Une méta-analyse de RCTs (1) a attiré l’attention sur un risque accru de survenue d’événements cardiovasculaires chez des patients atteints de bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) traités par anticholinergiques inhalés (à courte et à longue durée d’action) : sur un suivi de 6 semaines à 5 ans, pour le critère composite décès cardiovasculaire, infarctus du myocarde ou AVC, Risque Relatif versus contrôle de 1,58 (IC à 95% de 1,21 à 2,06). Cette augmentation de risque n’était pas significative pour le tiotropium (Rapport de Risque de 1,43 ; IC à 95% de 0,95 à 2,16) mais bien pour l’ipratropium (Rapport de Risque de 1,70 ; IC à 95% de 1,19 à 2,42). Par après, une méta-analyse a évalué le risque cardiovasculaire lié spécifiquement au tiotropium (2). Cette méta-analyse sur données individuelles des patients atteints de BPCO inclus dans les RCTs de la firme fabricant le tiotropium, montre que ce médicament n’augmente pas le risque de décès global et pourrait réduire la survenue d’événements cardiovasculaires (3).

 

Une nouvelle étude de cohorte prospective (4) a suivi 82 717 vétérans étatsuniens avec un nouveau diagnostic de BPCO durant 3 à 5 ans ou jusqu’à leur première hospitalisation pour événement cardiovasculaire (syndrome coronarien aigu, insuffisance cardiaque, dysrythmie cardiaque) ou décès. Une exposition à l’ipratropium dans les 6 mois précédents augmente le risque de survenue d’événement cardiovasculaire : plus de 120 jours d’équivalent de dose d’ipratropium quotidien dans les 6 derniers mois donne un HR de 1,23 (IC à 95% de 1,13 à 1,36). Cette étude confirme donc une augmentation du risque cardiovasculaire sous utilisation récente d’ipratropium, mais avec les limites d’une étude d’observation, sans enregistrement de tous les facteurs de risque initiaux. Les données des études ne permettent pas de préciser si l’ipratropium est davantage utilisé que le tiotropium en cas d’exacerbations de BPCO. La fréquence des exacerbations est, en elle-même, un facteur péjoratif pour le pronostic de la BPCO.

 

Conclusion

Cette étude prospective de cohorte confirme un risque accru d’incidence d’événement cardiovasculaire dans des études d’observation (avec leurs limites) lors de l’utilisation récente prolongée d’ipratropium.

 

 

Références

  1. Singh S, Loke YK, Furberg C. Inhaled anticholinergics and risk of major adverse cardiovascular events in patients with chronic obstructive pulmonary disease: a systematic review and meta-analysis. JAMA 2008;300:1439-50.
  2. Celli B, Decramer M, Leimer I, et al. Cardiovascular safety of tiotropium in patients with COPD. Chest 2010;137:20-30.
  3. Chevalier P. Sécurité cardiovasculaire du tiotropium. MinervaF 2010;9(5):60-1.
  4. Ogale SS, Lee TA, Au DH, et al. Cardiovascular events associated with ipratropium bromide in COPD. Chest 2010;137:13-9.
BPCO : insécurité vasculaire de l’ipratropium



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