Revue d'Evidence-Based Medicine



Ostéoporose chez la femme : bisphosphonates oraux et risque de FA



Minerva 2010 Volume 9 Numéro 7 Page 88 - 88

Professions de santé


Analyse de
Grosso A, Douglas I, Hingorani A, et al. Oral bisphosphonates and risk of atrial fibrillation and flutter in women: a self-controlled case-series safety analysis. PLoS One 2009;4:e4720.


Conclusion
Cette étude d’observation confirme un risque accru de survenue d’une FA ou d’un flutter auriculaire sous alendronate en traitement de l’ostéoporose post-ménopausique. Nous maintenons notre précédent avis : en cas d’augmentation de risque de FA, la prudence s’impose avec les bisphosphonates, particulièrement avec l’alendronate.


 

Suites en bref...

 

Cette rubrique de Minerva vous propose un bref résumé de nouvelles études concernant des sujets précédemment traités dans Minerva. Le comité de rédaction estime que l’information nouvelle ne nécessite pas une analyse développée de la publication tout en justifiant une mise au courant de nos lecteurs, en recadrant ces nouvelles données dans la précédente évaluation publiée par nos soins

 

Nous avons déjà abordé dans la revue Minerva (1,2) la corrélation possible entre l’utilisation de bisphosphonates, plus particulièrement d’acide zolédronique, administrés chez des femmes souffrant d’une ostéoporose post-ménopausique et la survenue d’une fibrillation auriculaire (FA). En fonction des preuves disponibles à l’époque, aucune conclusion univoque n’était possible. Nous conseillions alors la prudence avec les bisphosphonates en cas de risque augmenté de survenue d’une FA, par exemple en cas d’ischémie coronarienne, d’hyperthyroïdie ou de troubles électrolytiques.

Les résultats récents d’une importante étude d’observation (3) de bonne qualité méthodologique modifient-ils cet avis ? Les chercheurs ont recours à une base de données constituée de 40 253 dossiers médicaux de femmes (avec un âge moyen de 82 ans, IQR de 76 à 86) souffrant d’ostéoporose et prenant de l’alendronate ou du risédronate entre décembre 2004 et décembre 2006. Durant cette période, 2 195 d’entre elles ont présenté une FA ou un flutter auriculaire. Pour limiter le risque de confusion, la période d’observation individuelle totale (avant et pendant la prise de bisphosphonate) est utilisée comme contrôle versus période de risque (prise de bisphosphonate) et les résultats sont contrôlés en fonction de l’âge. Le risque de survenue de FA ou de flutter durant la période totale de prise n’est pas augmenté. Une analyse post-hoc montre cependant une augmentation de risque durant les 4 à 8 premières semaines de traitement avec l’alendronate : Rapport d’incidence de 1,58 avec IC à 95% de 1,07 à 2,33. Une telle augmentation de risque n’est pas observée sous risédronate. Aucune donnée n’est disponible pour l’acide zolédronique, l’étidronate ni l’ibandronate.

 

Conclusion

Cette étude d’observation confirme un risque accru de survenue d’une FA ou d’un flutter auriculaire sous alendronate en traitement de l’ostéoporose post-ménopausique. Nous maintenons notre précédent avis : en cas d’augmentation de risque de FA, la prudence s’impose avec les bisphosphonates, particulièrement avec l’alendronate.

 

 

Références

  1. Michiels B. Bisphosphonates et troubles du rythme. MinervaF 2009;8(3):34.
  2. Michiels B, Vermeire E. Efficacité de l’alendronate sur la densité minérale osseuse : 10 ans plus tard. MinervaF 2007;6(9):130-1.
  3. Grosso A, Douglas I, Hingorani A, et al. Oral bisphosphonates and risk of atrial fibrillation and flutter in women: a self-controlled case-series safety analysis. PLoS One 2009;4:e4720.
Ostéoporose chez la femme : bisphosphonates oraux et risque de FA

Auteurs

Michiels B.
Vakgroep Eerstelijns- en Interdisciplinaire Zorg, Centrum voor Huisartsgeneeskunde, Universiteit Antwerpen
COI :

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